mercredi 31 décembre 2008

8-9




L'année se termine sur une belle grippe.

Au niveau ciné, elle fut splendide. Bashir, No country for old men, Two lovers, Atonement, Entre les murs, Un conte de Noël, U2 3D, Cloverfield...

Au niveau autre, plus limitée. Mais gageons que 2009 sera puissante.

Bonne année à mes chers lecteurs.

lundi 29 décembre 2008

Croisière


Kahn me dit que Tom Cruise est toujours bon. C'est pas faux. Même en tant que producteur.

Mais Mission : Impossible de De Palma, c'est quand même un sacré sommet. Une sorte de blockbuster absolument ultime.

dimanche 28 décembre 2008

Même latitude

Le 20 décembre


Le 21 décembre


C'est beau la climatologie.

Abercrombie

1. Delta qui refuse de nous laisser partir de Barcelone parce que nos passeports ne passent pas dans leurs machines.

2. Du monde partout, tout le temps. Dans les rues, les magasins, sur les lieux touristiques. Faire la queue, partout, tout le temps. Les gens ont l'air de trouver normal de faire 2h d'attente pour faire 15 minutes de patin à glace sur Bryant Park.

3. Première fois de ma vie que je fais la queue pour entrer dans un magasin de fringues. J'ai pas osé la faire pour entrer dans le magasin Apple.

4. La consommation, tout le temps, toujours plus. Quand ce ne sont pas les pubs affichées qui annoncent les prix sabrés, ce sont les incalculable pubs TV. Et comme ça ne suffit pas, les journaux télévisés s'y mettent aussi : sur FOX, on annonce les démarques chez Bloomingdales.

5. Les gens qui au cinéma se lèvent au milieu du film, quitte à faire lever tout le monde sur la rangée, uniquement pour aller s'acheter du Coca.

6. Les gens qui au cinéma huent à la fin du film pour bien prouver qu'ils n'ont strictement rien compris aux peu de choses que ledit film disait.

Tout ça pour dire que malgré tout c'était sympa. Malgré le froid polaire (jusqu'à -15°C) et tout ça, on s'est bien marrés.

Plein de films grâce à l'avion (l'upgrade en business a fait du bien à l'aller : Hulk, Mamma Mia!, Get smart... rien de bien folichon... au retour, Go fast... simple mais efficace).

Et puis des soldes monstrueuses pour quelques caleçons et 2 pulls.

- Mais en regardant un peu la télévision, et notamment les news éco et les publicités, je ne vois pas ce que Obama peut faire malgré son auréole de saint sur la tête : toujours des caisses et des baraques à acheter avec des intérêts de 0%, des analystes qui disent que c'était une sale année mais que ça va mieux aller.

En fait Bush est pas à la ramasse, c'est tout ce peuple qui est à la ramasse. Il ne s'est rien passé en fait.

Tout va pour le mieux, tout va mieux aller.

Plus d'infos sur ce film

samedi 20 décembre 2008

Fuck Delta

Passeport qui ne passe pas dans leur machine.

Une journee coince a Barcelone avec ma soeur (meme probleme que moi) alors que tout le reste de la compagnie est arrive a NY.

Pays de tare que les US...

jeudi 18 décembre 2008

Je suis un caillou




- Remember the daze, de Jess Manafort

Topé grâce aux conseils de Sandrine R. sur le blog de l'ami IHU (que je tente d'appeler... en vain...). Etonnant film à bien des égards : d'une grande douceur dans sa mise en scène malgré la lourdeur qui pourrait régner (une quinzaine de personnages qui vont se croiser pendant la dernière journée et la dernière soirée du lycée), ça développe une belle chronique adolescente. Des personnages qui prennent réellement vie et une sorte de tourbillon dans lequel il fait réellement bon se laisser aller. Il y a la musique omniprésente et ce personnage de photographe qui incarne peut être un peu trop ce qu'est le film (saisir sur l'instant ce qu'est l'adolescence et toute sa beauté), mais c'est finalement très plaisant.

Etonnant de voir à quel point ce film n'existe pas. Sorti quasiment nulle part aux US ni dans le monde.

Et puis Amber Heard. Wah.


- Largo Winch, de Jérome Salles

Plus je pense au film, et plus je trouve qu'on y perd par rapport à la BD. Plus de Simon, plus de flambage avec lui, plus de ballades en avion avec l'autre taré, plus d'intrigue financière, plus de Joop... On a un film d'action qui manque clairement d'action et de l'argent nécessaire pour en faire bien, légèrement saupoudré de ce qui fait le charme de cette "franchise" (que j'aime ce terme).

Reste Tomer Sisley, globalement impeccable. Tout comme dans Truands.

- Si vous voulez tourner un film à l'arrache, allez du coté de Marcoussis. Ces gens sont juste charmants.

En plus, grâce à Liam, j'ai fait la rencontre de Jean Louis. Vidéaste absolument improbable, féru comme jamais de technique : 3 stations avid qui "tournent" chez lui, un camescope Sony Full HD, un garage rempli de matos, de cassettes, de magazines... pour monter des films de vacances. Le mec a une motivation absolument désarmante pour son truc. Et il est motivé pour aider sur le film de Liam. Les énergies sont évidemments les bienvenues.

On l'a dérangé en plein montage d'un clip. Avec tournage à l'hélicoptère. Quel dommage qu'il ait monté des fondus enchainés absolument hideux sur ses plans à 2000€.

- La petite équipe de Givet s'en est retournée. Ils ont écrit une belle structure. Mais les premières démarches ne se passent pas bien. Ca va évidemment aller (je te rassure Mouches d'eau :))

- Dans deux jours, départ pour New York pour une petite semaine.

dimanche 14 décembre 2008

samedi 13 décembre 2008

Sad people




Les repérages ardennais ont commencé sur une note qu'on était loin d'imaginer.

La raison de notre venue était le conflit social qui agitait la liquidation de la sopal, à Givet. On monte sur une petite colline pour avoir une vue d'ensemble de la ville. Le soleil se couche et on voit une énorme fumée noire sortir des environs de l'usine. Sous cette immense cheminée qui domine toute la ville.

On a oublié les caméras. On repart fissa les chercher mais lorsqu'on a repris notre point de vue, plus grand chose.

Mais des idées se mettent en place et on commence à filmer. On va ensuite voir sur place. Spectacle de mort. Le conflit est terminé. Tout le monde lève le camp. On tombe sur un ouvrier particulièrement remonté qui s'arme d'un transpalette et qui s'évertue à massacrer porte et fenêtres de la devanture de l'usine.

On aurait été là plus tôt, on aurait suivi ces mecs dans leur combat, on aurait pu filmer. Là, on a pas vraiment osé. Je regrette qu'on ait pu saisir la force du moment. Le déchaînement pur contre le système qui écrase. Un baroud d'honneur sans aucun lendemain possible. Mais on l'aurait foutu dans la merde je pense.

Sur le développement du film en lui même, ça tatonne. Pour l'éventuel financement, la production ultra rapide de la chose nous coupe pas mal de choses. Va falloir faire preuve d'imagination.

Puis on regarde ce docu de France 2 sur la fin de l'activité métallurgique dans la vallée de la Meuse, juste à coté d'ici. Ou tous les méfaits du libéralisme outrancier sur une région entière. C'est peut être moi j'aurais aimé que le film s'intéresse plus aux choix de ces patrons de revendre leurs boites, de s'associer à des groupes voyous qui ne sont présents que pour faire cracher. Et qu'il s'intéresse également aux méfaits de la spéculation sur l'activité industrielle. C'est en dénonçant cela, en sensibilisant les gens aux méfaits de cette liberté financière totale que les choses progresseront. La crise financière a permis une réelle prise de conscience et le sommet post apocalypse aurait pu initier quelque chose. Mais tel le cygne chantant, Bush a désamorcé tout cela.

Wall St n'a pas fauté.

Bon, c'est chiant.

mercredi 10 décembre 2008

Party people




- Pineapple express

La fatigue ou que sais je. Mais totalement gavé par cette comédie qui n'en finit pas de commencer, qui ne raconte finalement rien de bien constructif (et finalement le contraire... autant l'apologie de la régression fonctionne chez Apatow lorsqu'il y a du constructif... alors du constructif un peu rétro/réac dans Knocked up, du constructif beaucoup plus sympa dans Superbad, la résolution résidant dans la maturation, dans la séparation raisonnée des deux amis) mais qui est surtout diaboliquement ennuyeuse.

Mais comme j'ai dormi bien 25 minutes... je réserve une autre vision.

Et puis Amber Heard.

- Step brothers

Même constat en pire. Will Ferrell absolument insupportable d'hystérie. Là encore, les délires de Anchorman passaient bien grâce au second degré (et aux caméos!). Les délires Ferreliens de Wedding Crashers sont également beaucoup plus digestes parce que l'ami Will est personnage secondaire. Mais là, c'est ingérable. Les personnages en deviennent antipathiques de bêtise. Mouches d'eau parle toujours d'amour de ses personnages. Là, que dalle.

- Liam ne trouve pas l'enfant qu'il souhaite pour le film. On cherche.

- Lu plein de choses intéressantes.

Expiation, de Ian McEwan. Splendide roman à bien des égards. Une écriture toute déliée, toute en rythme. Très agréable à lire et très facile finalement, alors que le roman est très fourni lorsqu'il s'agit de décrire des décors ou des sentiments très précis. Et puis surtout dans le fond, puisque le roman ne parle que d'écriture et de la position du romancier. C'est probablement pour cela qu'il a plus de force que le film, certes très fidèle, mais qui patit de cet aspect là. Il aurait fallu faire de Briony une cinéaste. Du reste, les instants Rashomon sont magiques.

Et puis ça :

Low Moon, de Jason.

Des petites histoires, toujours dans un léger décalage, parfois vers le burlesque, parfois vers le dramatique, voire même le fantastique. Il y a une efficacité toute Hemingwayenne là dedans, avec ses personnages mélancoliques qui traversent la vie tant bien que mal. Se prenant souvent des claques. Le dessin et l'imagerie, très basiques, servent cette efficacité. Un grand sens du rythme.

J'ai tué Adolf Hitler, du même bonhomme.

Pareil, mais en moins bien. Un peu frustré d'avoir lu ça dans ma bagnole en attendant des potes pour aller voir Bordeaux-Roma mais c'est ainsi.

- Demain, départ pour les Ardennes. C'est diablement loin et j'ai peur du froid. Mais c'est pour la bonne cause évidemment.

- Merci à Jenkoe pour ses suggestions. Et pour 24h party people que je n'avais jamais vu.

vendredi 5 décembre 2008

Fantômes

- En fait il ne s'agissait pas de squatteurs.

Mais d'escrocs qui voulaient prendre possession de l'appart pour le sous louer à de pauvres gens. Les portes anti-squat ont été posées avec grand plaisir.

- Mon coiffeur.

Celui qui m'a coupé les tifs pendant presque 15 ans. Le mec qui était un des liens entre les petits garçons de la ville. Une vraie institution.

Celui qui une nuit de 2006 a eu la mauvaise idée d'assassiner sa femme et ses deux filles à coups de couteau. Qui a tenté de se supprimer le même soir en se ratant. L'envoyant tout droit en prison.

Celui qui attendait son procès pour triple meurtre dans quelques mois.

Il a pas attendu. Il s'est suicidé mardi dernier en s'étouffant avec un sac poubelle.

- Je veux des bonnes choses dans ma life, là. Et c'est pas Step brothers, de McKay qui va me les apporter.

Il y a évidemment ce sens du gag et du dialogue qui passent parfois très bien (la scène avec Rogen, les passages dans le graveleux...) mais dans le fond, que c'est mou. Les prods Apatow patissent souvent d'une construction amenant un dernier acte bienveillant pour ses personnages, histoire de montrer que la bonté est toujours là, malgré la régression. Qu'on s'en sort. Et dans cette construction, y'a toujours ce troisième acte souvent assez péniblement long.

Là on y coupe pas. Le problème, c'est qu'avant c'est pas super folichon non plus. Les persos sont insupportables dans leur régression (faut les voir pleurer pour le croire... sans parler des séquences de somnambulisme). Je veux bien qu'on s'intéresse à des héros bloqués dans leur adolescence ou leur enfance (c'est en vogue... mais d'ailleurs, en ces temps de crise, est ce que le monde a envie de voir ça? Hadrien C. me parlait de ça l'autre jour, et je crois qu'il n'a pas forcément tort...) mais faut créer de l'empathie. Là, on est dans la position du père. Je n'imagine pas une seconde qu'on puisse être dans la position de la mère : on veut les frapper ces mecs. Les bouger.

Ferrell n'est jamais meilleur que lorsqu'il est second couteau. En leader, il fatigue.

jeudi 4 décembre 2008

Come home




- On a beau croire que ça n'arrive qu'aux autres, et bien non.

Des squatteurs se sont installés dans le cabinet médical de ma mère qu'elle essaye de vendre. Elle allait signer dans 3 semaines. Mais une famille en a décidé autrement.

C'est fou comme on vire vite en petit facho en tâchant de recruter du muscle pour surveiller sa propriété privée.

C'est gênant comme sentiment.

Et c'est fou comme les boites de sécurité sont réactives. Par rapport à nos chers amis de la police qui refusent tout simplement de se déplacer une fois la nuit tombée dans cette zone méga sensible. C'est un peu se prendre toute une misère dans la tronche. Des gens sans logement s'installent chez toi parce que ça caille. Les flics refusent purement et simplement d'aller dans cette cité parce qu'ils se prendront des caillous sur la gueule.

Après le départ de mon pote Seb du coté d'Orléans, après le départ de mes potes Mat et Lucie du coté de St Etienne, je crois que cet événement va sonner le glas de l'aventure parisienne de mes parents qui vont définitivement se barrer en Provence.

Je dois avouer que ça m'amène à réfléchir.

- Presque fini Expiation. Splendide roman à mettre entre toutes les mains. Et la peur de voir arriver cette fin qui, je le sens, ne sera pas la même que celle du film.

lundi 1 décembre 2008

Naked man




- Lu un drôle de scénario de Lionel D. Lu un mauvais scénario de Alexis F. Lu un scénario à chier de Olivier D.

- Sinon, on commence à vendre nos formats TV. Ca fait drôle à dire, mais oui : des gens ont accepté nos projets.

Alors sur deux d'entre eux, ça va être à nous de les financer (ce sont des programmes courts). Mais pour le troisième, ça peut être le jackpot.

- En pleine lecture de ça :


C'est drôlement bien. Et je garde un souvenir très ému du film.

- Friday night lights est mon pêché. Je chambre Khan parce qu'il mate des séries pour ado, mais avec ça je me vautre dans ma crapulerie.

- CRP est en liquidation judiciaire. Ca veut dire que mes anciennes copines du CNC et du fond de soutien vont devoir remplir tout plein de trucs avec leur stylo vert dans leur dossier. Ca me rend un peu triste.

- Mesrine 2, l'ennemi public n°1.

Le film est tout aussi linéaire et peu "intéressant" (fondamentalement, on en apprendrait plus, avec un point de vue plus passionnant avec l'oeil du documentariste). Entendons par là qu'il ne dit strictement rien qu'autre chose sur le personnage de Mesrine. Ce qui en soi, bah n'est pas "intéressant". Et quand bien même, sur le personnage, il est volontiers magnifié. Ma soeur me dit qu'on aime les voyous. J'entends.

Mais par rapport au premier épisode du diptyque, il y a un aspect plus fun. Le personnage dans cette seconde partie de son existence commence à jouer avec les médias, veut faire le show. C'est évidemment plus cinématographique, notamment grâce à la prestation de Cassel. Le face à face avec Le Bihan (ancien action man du cinéma français) est d'ailleurs édifiant : on a pas perdu au change.

Amalric toujours incroyable avec ses petits yeux de chinois et sa gueule de fou. Et toujours aussi marrant lorsqu'il la joue "action" (dans Quantum of Solace, faut le voir pour le croire).

Au niveau finesse, on repassera pour le perso du journaliste facho.

Par contre, très belle mise en scène sur les 5 dernières minutes.

samedi 29 novembre 2008

La Neige sur les champs




- Bon, peut être une excellente nouvelle venant de chez C+ dans quelques jours. Notre projet de série fait clairement son bout de chemin et ça va probablement être mis dans les tuyaux. On sera probablement pas impliqué à fond (vue que c'est La Parisi. d'im. qui prend en charge les prods de la new trilogy) mais ça fera un très beau projet qui sera un peu "chez nous". En tout cas très cool pour TVH et HC, les deux auteurs.

- Vu grâce à TVH Everything is fine en avant première.

Film ado autour de la thématique du suicide. Il y a quelque chose qui t'a à l'usure dans le film. Le scénario triche un peu avec le spectateur en laissant croire que le parcours du personnage est un parcours de survie... mais un twist assez inutile vient nous montrer qu'en fait non. Il s'agit d'un parcours morbide.

Dans la mise en scène il y a des influences monstrueusement peu digérées à chercher chez Van Sant et chez Larry Clark. Mais il y a une ambiance diaphane qui finalement fait son petit effet. Cette impression de vide total.

Et un choix de BO tout à fait remarquable.

Ca sort début janvier.

- Je sais pas pourquoi, mais j'ai eu une sorte de déclic cette semaine. Une petite mise au point avec B Po. m'a permis de faire le point. Et il est clair que c'est fini les conneries en fait. Je pense que je passerai moins de temps pour me consacrer à du plus constructif. Quand je vois mes amis d'Année Zéro qui commencent à rafler subvention sur subvention, je me dis qu'on s'y est mal pris. Qu'il faut repartir à la base. Et remettre le tout sur l'ouvrage.

- Acheté plein de BD et plein de livres. Envie de tout bouffer maintenant que les ayant-droits d'Hemingway m'ont refusé les droits sur une misérable mais splendidissime petite nouvelle.

A lire si vous avez le courage.

Sinon, là:



mercredi 26 novembre 2008

Versailles Chantiers




- Version de 6h vue avec Kahn, et la plupart du temps totalement jouissive.

Que cette bande soit bénie. Et Balibar plus particulièrement.

lundi 24 novembre 2008

Look




- Le mépris, de Godard

Comme j'avais raté la séance de Mesrine, je me suis calé un DVD qui lorgnait depuis un bon moment. C'est avec une certaine froideur que j'ai regardé l'objet en question. Cédant volontiers à l'ennui, parfois réveillé par de belles fulgurances. Mais totalement hermétique et dépassé par ce que le film disait. C'était pas le bon soir.

- Ce matin. Partant pour le métro, et sans roman à lire, je m'arrête pour acheter L'Equipe au kiosque du coin. Le mec écoute Jean Jacques Bourdin sur RMC. Je souris en imaginant la beauferie de mon vis à vis vendeur de papelard. Et puis il discute avec un mec. Un espèce de saoulard de base.

"T'as regardé alors le DVD de Blow Up que je t'ai passé ?
- Ouais, pas mal.
- Bon. Et puis faudra que je te passe mon coffret Anthony Quinn.
- Pas de souci Roger. Du moment que tu m'enregistres et que tu me passes Casanova. C'est jeudi, sur Arte. N'oublie pas!"

J'ai acheté L'Equipe. C'était moi le beauf.

- Je veux voir, avec Catherine D.

Petit événement mondain au Cinéma du Panthéon ce soir, invité par Mouches d'eau. Dans la file d'attente, on se retrouve derrière Christophe H. (cinéaste, réalisateur d'un film avec des chansons d'amour, d'un film avec ma mère et d'un autre avec 17 fois une cécile) et Jean Marc L. (critique aux inrocks). Petit cocktail très trendy avec Catherine D. en vedette. Et Bertrand B. aussi (réalisateur de la guerre).

Le film n'a rien à dire. Tout est chiqué. L'intention d'apporter une reflexion sur le regard est noble. Faire un film sur la guerre au Liban est évidemment nécessaire. Mais là il ne se passe rien. L'intention de mêler fiction et documentaire semble totalement vaine tant la partie fiction repose sur du vide (il faut être clair : la relation entre les deux personnages est absolument inexistante. ce qui fait que la scène finale, qui doit sonner le glas de leur relation, est à la limite du ridicule) et que la partie documentaire semble réduite à sa portion congrue (un moment vient surnager : lorsque que la caméra se fait moins lourde et qu'elle filme un chantier détruisant tous les vestiges de la destruction de Beyrouth en 2006).

Une petite vieille derrière moi à la fin du film : "Oh ça m'a rappelé Valse avec Bashir!"

Oui, ça se passe au même endroit. Mais la valse avait quelque chose à dire. Posait un vrai regard sur le lieu. Là, c'est du néant.

dimanche 23 novembre 2008

Week end

- Mal au ventre, au crâne. Besoin de repos.

- Fini un très bon Dennis Lehane. Laché l'Odyssée.

- Les travaux chez moi son presque finis.

mercredi 19 novembre 2008

Deux amoureux




- Vision de Two Lovers, de James Gray.

3 personnes viennent s'asseoir à coté de moi. Deux garçons, une fille. Dans le genre un peu d'jeunz, tendance hip hop.

Le film commence.

Gwyneth Paltrow apparait.

La fille : "Ah enfin la voila !"!
Garçon 1 : "Haha!"

Un plan séquence somptueux sur un toit d'immeuble.

La fille : "Oh c'est marrant on entend le bruit du vent !"
Garçon 1 : "Ouais! haha!"

Une climax émotionnel.

La fille : "Pfff c'est bidon!"
Garçon 1 : "Clair !"

Une apparition nue.

Garçon 1 : "Han trop bon!"

Fin du film.

Garçon 1 en se levant : "Pfff on aurait du aller voir Max Payne..."
Fille : "Non, moi j'ai trop kiffé"

Le garçon 1 se penche vers le garçon 2.

Garçon 1 : "Vas y on se casse... Hey vas y on se casse..."

Pas de réaction.

Le garçon 1 se penche vers la fille en rigolant.

Garçon 1 : "Ah le bouffon, il est encore trop dans le film !"

- Et oui.

Mon nouveau pote Garçon 2 était encore dans ce magnifique film. Simple et assez écrasant dans la maestria de mise en scène. Et encore ces thématiques Grayennes que l'ami James maitrise à fond. Cette revisite permanente des atréides. L'impression de toujours passer à côté de sa volonté propre et de subir la roue du destin.

Simple mais beau. Parce que mis en scène avec une élégance rare. Et des comédiens dirigés au cordeau. Si Joaquin Phoenix arrête le cinéma c'est une grosse perte.

- Vision avec Khan des 2 premiers épisodes de Versailles Chantiers. J'adore.

Ca fait plaisir de voir, et de lire, des bons films en ce moment.

lundi 17 novembre 2008

Zombie, zomba




- Il y a dans Dead Set quelque chose d'assez fascinant : on a là une série TV ouvertement orientée zombie. Le choix du genre est souvent fait outre Atlantique, mais toujours avec un traitement adouci, ou tout ce qui touche à la série B n'est que secondaire (Buffy, plus orienté teen, True Blood, ou c'est plus la dynamique des personnages et de l'ambiance "village" qui prime). En mettant de côté les "one shot" non feuilletonant (les Masters of horror, et évidemment la 4° dimension).

Non, là c'est du pur zombie. Ca va chercher ouvertement chez Romero. Et c'est assez jouissif à bien des égards.

En tant que spectateur évidemment : quel pied de voir une intrigue de genre qui court sur plusieurs épisodes, avec les moyens adéquats et sans jamais aucune crainte du gore et de la violence (le final est totalement dantesque à ce titre). C'est pas franchement feuilletonant, et c'est probablement la limite de la chose : finalement, c'est un long film découpé en 6 sections (la série a été diffusée pendant 5 jours, à raison d'un épisode par jour - le pilote valant pour 2). Mais il y a un propos, et il est plutôt violent contre la télévision et le TV réalité en particulier (l'homme s'avilit et se débilise en regardant Big Brother). Et c'est Endemol UK qui produit.

Et donc en tant que développeur. On a là un projet très éloigné du mainstream, qui s'adresse à une part relativement réduite de la population, mais qui a fonctionné (9% de part de marché lors de la première diff. du pilote) parce qu'il y a eu une prise de risque: la série a fait l'événement (notamment parce qu'il y a le choix malin d'ancrer la série dans la réalité : la présentatrice dans la série est celle de Big Brother, et des anciennes gloires du show font de la figuration dans la série). Et le concept sera probablement vendu à l'étranger.

Ca se regarde très vite et ça a les moyens de ses ambitions. Vraiment à voir.

- Tenu 25 minutes devant Razorback. Et pourtant Mouches d'eau me l'avait bien vendu, de même que Christophe C. samedi soir. Mais c'est beaucoup trop daté pour mes pauvres yeux novices. Je mets ça au même niveau que les premiers Craven.

- Par contre plus qu'emballé par les deux Kazan que j'ai regardés cette semaine : Splendor in the grass et East of Eden. Sur les conseils de Greg G.

Le premier illuminé par Natalie Wood et Warren Beatty. Le second marqué par la présence envoutante de James Dean. Et c'est 10 € chez Warner.

Deux histoires d'amour déchirantes. Scénarios complexes et diablement bien ficelés.

- Le prochain Alejandro Amen. sera bien. Je l'annonce :)

- Week end placé sous le signe de la glande. Rugby à la TV, football en bouquin et politique dans les journaux et chez Moati. Il est bon ce Serge.

- En honneur de Mitch Mitchell, du bon son dans les oreilles.

vendredi 14 novembre 2008

Repos

Back is back




Wah.

Si j'ai rien écrit cette semaine, c'est qu'on était charrette sur une réponse pour un appel d'offre. Et donc pas une seule seconde pour écrire quoi que ce soit.

- Mercredi soir, coup de fil d'une copine : "Tu veux voir Mesrine 2 en avant première?"
Non, je devais remonter le moral d'un pote qui quitte sa nana après 7 ans.

- Jeudi, coup de fil d'un copain : "Tu veux voir une projo test de OSS 117 2?"
Non, il a oublié de confirmer la place. C'est complet. Sacré OS. De toute façon, ce soir là, je suis sorti du bureau à 22h30. Donc ça aurait pas été jouable.

Et puis cet appel d'offre, on l'a pas mal ficelé. C'est toujours marrant de faire des dossiers de 3 kg, de tout sortir, de bichonner tous les paragraphes. Ca vaut pas les 1.500 pages du dossier de demande MEDIA que j'avais fait pour un producteur super puant y'a quelques années. Mais presque.

Si ça marche, c'est presque un million d'euros de contrat, ce qui convenons en, n'est pas dégueu.

- J'ai choppé Dead set, série britannique reprenant un concept que j'avais imaginé. J'ai les boules mais je suis curieux.

- Mouches d'eau, j'essaye de mater un de tes films d'horreur ce week end. Entre deux siestes et la lecture du prochain Alejandro Amen. C'était ça ou le prochain Alejandro Gonzalez Ina. mais TVH m'a dit que c'était pas bon.

XOXO

mardi 11 novembre 2008

Weak end




- C'était évidemment trop court.

Pas vu grand monde.

Vu W. Et rien envie de dire sur le film, qui m'apparait fumeux. Surtout dans le fond. La forme, c'est un très long ennui. Plus de deux heures pour dire que Bush Jr. a fait la guerre en Irak pour effacer papa. Pour dire que les gens qui l'entourent sont aussi responsables du désastre. Pour essayer de comprendre qui est Georges W. Bush Jr.

Est ce vraiment nécessaire de comprendre, psychologiquement parlant, qui est cet homme ? N'est ce pas infiniment plus intéressant de comprendre son ascension (comment il a réussi malgré son incapabilité chronique), le fond de sa politique, ses motivations ?

Stone choisit le moins bon sujet. Et fait valser des pantins déguisés. Faut voir Thandie Newton hocher la tête avec ses fausses dents et sa moue pour le croire.

- La vision d'un film produit par des gens que je connais en avant première hier soir m'a fait comprendre quelque chose : il faut être à cette place. Ca ne sert plus à rien de voir des films. De ne faire que ça et ensuite de se présenter comme aspirant producteur.

Comme on tente d'avancer avec nos propres ailes avec Liam et que Mouches d'eau m'a proposé quelque chose de diablement intéressant, ça tombe bien.

- La vision du fort de Douaumont aujourd'hui m'a donné des frissons dans tout le corps. La visite de la région de Verdun et des vestiges reste dans ma mémoire d'enfant comme un moment rarement pénible.

dimanche 9 novembre 2008

Demeure, il faut choisir et passer à l'instant de la vie à la mort, de l'être au néant

Il est des week-ends étonnants.

Il commence vendredi soir avec une sortie au théâtre pour voir La Mégère apprivoisée. J'attends my date place Colette, devant le français, et y'a cet éternel clodo qui parle tout seul. Qui parle... Il hurle. Ce soir, il hurlait foot. Bernard Tapie, l'OM, Domenech, tout y est passé. C'était assez gênant d'une part parce qu'il s'agit probablement d'un schizophrène gravement atteint. Et probablement non suivi. D'autre part parce qu'il disait des conneries sur le fond du problème. Mais pour lui répondre, impossible.

Et donc Shakespeare. Mise en scène abjectement incompréhensible et savante. Mais pièce assez étonnante dans sa finesse et sa complexité. Connaissant mal Shakespeare, je l'aborde avec une humilité toute déférente, mais j'ai du m'avouer un peu vaincu en sortant. Le propos ultra misogyne de la pièce est tempéré par l'ironie de la mise en abyme (étonnante au niveau formel) et amène une vraie modernité autant dans la forme que dans le fond. Mais cette impression que beaucoup de choses m'échappent. Heureusement que la vieille dame qui était assise à coté de moi m'a aidé à comprendre les choses : elle était gateuse, probablement un peu schizo aussi ce qui fait qu'à chaque remarque un peu déplacée dans la pièce (très macho), elle poussait un gros "PFFFFF!". Quelques grognements de temps en temps.

Elle est sortie à l'entracte.

Alors, comme on avait de bonnes places, on était entourés de vieux bourgoies qui, en sortant, déclamaient : "Ce Shakespeare, quel génie!", "Dommage que Vuillermoz ait pas été là"... Des choses fondamentalement intéressantes. Moi j'étais stimulé.

Intéressant de voir aussi comment la machine à mouliner d'Hollywood peut vider de sa substance le contenu d'un classique. Parce que 10 bonnes raisons de te larguer, adaptation teen de la pièce, apparait tellement moyen âgeux par rapport à l'ironie et à la verve de cette pièce qui a plusieurs siècles. Ou comment transformer une belle et complexe histoire, véritable comédie de moeurs, en vulgaire histoire de pari.

- Hier, après une soirée particulièrement arrosée, j'ai vu des vidéos de moi pendant mes vacances au ski de 1988. C'est incroyablement flippant de voir ses parents juste plus vieux que soi.

vendredi 7 novembre 2008

Some things were meant to be




- Un peu déçu par le Hellboy II.

Et pourtant je trouve ça tellement plus pêchu et "fun" que le premier. Mais avec ces films, c'est la frustration de l'adepte de la bande dessinée qui ne trouve pas son compte. La série de Mignola brille d'une part par son idée de départ (un rejeton des enfers qui débarque sur terre, qui a pour mission fondamentale de déclencher l'apocalypse, mais qui tente de s'insérer dans la société) mais surtout par son dessin. Radical s'il en est.


Elle, c'est censée être Selma Blair. On y perd en noirceur, en complexité et en travail de l'imaginaire. Parce que dans ces ombres, ces cases entières qui nous montrent des suggestions d'artefacts, de fantômes ou de squelettes, on met ce qu'on veut. Del Toro nous montre ce qu'il a en tête : en soi ce n'est pas vilain. Le bonhomme a tricoté et nous sort une galerie des plus "sympathiques" (dans la droite lignée de ce qu'on peut retrouver dans les premiers Star Wars) et a les moyens de ses ambitions.

Reste cette scène avec l'ange de la mort. Qui là pour le coup, est totalement dans l'esprit de l'oeuvre. Vaporeuse et splendide.

La référence à Shrek est pas forcément des plus classes.

- Fini la saison 1 de Big bang theory.

Comme le dit Daniel, c'est limite ciblé pour ados en fait (je sais pas comment c'est programmé, mais ça m'étonnerait pas que ça soit vers 18h-18h30 aux US). Le ressort comique du geek qui se confronte au monde réel est extrêmement fort: on en avait pas mal parlé avec TVH pour un programme court développé par les 3 affreux, et on voyait du potentiel là dedans. Il y a des bribes d'exploration de cette piste dans BBT, mais les scénaristes sont comme engoncés dans leur format sitcom : tout va en fait reposer sur les dialogues et les sarcasmes de Sheldon. Et c'est dommage. Dans l'épisode avec la soeur ultra canon, il y a cette confrontation de l'univers geek avec celui des humains "normaux". Et il y a du comique de situation.

C'est pas mal joué par le perso principal. Chez la fille, il y a un mélange terrible d'attirance basique, et de répulsion anti-poupée. Elle est par contre toujours sur le même registre. Heureusement qu'il y a ce mec qui jouait dans Studio 60. C'est limite son perso le plus intéressant.

- Discussion assez intéressante avec Matthieu V. autour des copros internationales sur les séries télévisées. Il n'y croit pas. Ses arguments tiennent bien. Tout ça parce qu'on a vu Franck M. (scénariste du moyen Contre enquête et du pas mal 36) et Amaury V. pour discuter autour d'un projet de série policière à vocation internationale.

- Mes parents ont bien aimé Nicolas Le Floch. Est ce que quelqu'un a vu ? A quoi ça sert de faire des épisodes de 52' pour en diffuser 2 à la fois, intimement lié au niveau éditorial ?

mercredi 5 novembre 2008

YWC




Il y a des réveils qui parfois font plaisir.

Cette nuit, à cause d'une nouvelle sympathique bacterie, j'ai passé un bien mauvais moment. Mais à mon énième réveil, j'ai entraperçu qu'il était 7h. J'allume ma radio pour entendre mon pote Demorand, live from NY. Et j'entends la clameur populaire dans les micros des présentateurs.

Il n'annoncent même pas le résultat mais il est clair. Et puis j'entends ce bon vieux Bernard Guetta, qui accompagne de sa grosse voix et de ses intonations toutes professorales, mais toujours passionantes, mes matins depuis maintenant un petit moment. Et il confesse qu'il a pleuré en écoutant les résultats.

Je rejoins mes parents qui sont en train de petit déjeuner et qui m'accueillent tout sourire. On va regarder quelques instants la télévision pour "voir" à quoi ça peut ressembler. Et on voit. Jesse Jackson en train de chialer. Des centaines de visages américains rivés vers leur nouveau chef. Largement élu. Les yeux gonflés par l'émotion mais aussi par l'attente.

Il a une charge incroyable sur les épaules. Pas seulement à cause du pain qu'il a sur la planche (incomparable). Mais surtout par la vague d'espoir (mondiale) qu'il a suscité. On attend tout de lui.

Va falloir se replonger dans Tocqueville mais il y a vraiment quelque chose de fascinant dans la démocratie américaine. Ce pays que tout le monde a détesté, comme jamais auparavant, pendant 8 ans est maintenant remis sur le devant de la scène par un choix qu'on comparera, je pense, plus tard à l'accession de Mandela.

La maladie et cette sale nuit, je les oublierai. Mais ce réveil là, certainement pas.

- Demain, les socialistes choisissent leur motion. Qui en a quelque chose à carrer?

dimanche 2 novembre 2008

Planck




- Il y a une petite déception à la vision du nouveau Bond, au titre ô combien étonnant Quantum of solace.

Parce qu'il y a le choix étonnant de le rendre quasiment feuilletonant par rapport à l'excellent Casino Royale qui le précède. Le personnage d'Eva Green, héroiquement décédée dans ce dernier, est par trop envahissant. Et cette quête de vengeance n'a finalement pas beaucoup d'intérêt face à l'enjeu plus fort que constituait ce conglomérat de faux écologistes. Là y'avait un sujet intéressant, et actuel, de méchant.

Reste qu'il y a de l'action et qu'elle dépote pas mal. Et puis y'a cette demi Bond Girl anglaise, qui irradie l'image en 4 minutes d'apparition, là ou la principale nana apparait bien fadasse.

Et puis au niveau politique, le film n'hésite pas à charger la CIA et les US sur la politique étrangère en Amérique du Sud. Et puis une mini référence aux malouines. C'est pas bien méchant et ça arrive 20 ans après la bataille. Certes.

Et un peu déçu pour Amalric qui n'a pas un rôle de méchant taillé pour son talent. Il fait trop sa tête "de fou" pour moi. Dans les Desplechin, je le trouve bien plus flippant.

- Découverte de Big bang theory.

La série la plus geek du monde.

Il y a un systématisme de la blague un peu fatiguant. Les rires en boite obligent d'avoir une blague toutes les 3 répliques au maximum. Donc c'est tout le temps du sarcasme, de l'ironie. Il y a parfois de la bonne vanne. Mais quand on voit ce que parvient à faire un Arrested Development ou un Weeds, là ça fait un peu age de pierre de la comédie.

La saison est courte, j'irai jusqu'au bout.

- Au Parc l'autre soir, j'ai vu un supporter du PSG complètement sec allumer sa clope par le filtre. Il a pas aimé du tout.

samedi 1 novembre 2008

Bécile.




- Totalement bluffé par la vision de La vie moderne de l'ami Raymond Depardon. Il y a chez cette homme une capacité de saisir la magie des lieux et des gens qui est totalement improbable. Ces longs plans séquences sur les routes qui débouchent sempiternellement vers un prolongement, alors qu'on pense être arrivé: un troupeau qui passe, un chien qui vient à notre rencontre et qui nous invite à entrer.

Chez les gens, il y a un oeil plein d'amour sur cette population qui disparait. Pas de misérabilisme ou de nostalgie facile. Mais le portrait d'une caste qui n'existera plus dans une génération. Un oeil et une oreille qui saisissent une nostalgie, une mélancolie au travers de bribes de dialogues. Des trucs totalement improbables : cette mamie qui propose à l'ingé son (qui n'est pas censée exister) un biscuit. Toute sourire. Toute heureuse. Effet comique garanti très régulièrement.

- Le public du mk2 Beaubourg qui s'est d'ailleurs un peu trop marré à mon gout. Comme si on allait au zoo.

J'allais pas vraiment au zoo puisque des régions comme ça, et des gens comme ça, j'en connais quelques uns. Le Gard que je connais n'est pas si loin de cette Lozère, de cette Ardèche ou de cette Haute Loire. Ce sont les mêmes en plus extrême. Ils sont super chiants mais super attachants.

Et puis il y a ce petit détail qui m'a fait marrer tout seul. Depardon demande à un couple quelle superficie ils ont autour de leur maison.

Le couple grommelle.

"On sait pas vraiment... 24 hectares."

La culture de la terre et du secret. Dans mon village, les gens font des procès tous les ans pour des problèmes de terre. De surface. Le dernier en date pour une histoire d'égout passant dans notre propriété.

Tout ça m'a donné envie de manger du chèvre bien frais. Et de voir encore d'autres Depardon.

- Quoi d'autre ?

Une petite soirée au Parc des Princes pour voir le PSG jouer contre le Toulouse Football Club. Belle soirée foot mais impuissance totale des parisiens et de leur public. Sur un corner, qui se tire à dix mètres de moi (j'étais en présidentielle, au deuxième rang), un petit gars plutôt sympa se rapproche du joueur toulousain, tous majeurs dehors, en lui disant "Didot, j'encule ta mère."

Le dit joueur prend note en se retournant. Il tire son corner et fait marquer Toulouse. Pas rancunier, il ne se retourne pas pour insulter le spectateur. Celui ci par contre s'est vengé sur son siège.

Perso, j'ai pas vu le but mais ai pu le voir sous toutes les coutures 5 minutes après sur l'iPhone de mon voisin. C'est beau la technologie.

- La biographie de Jérome Rothen est écrite avec les pieds. C'est probablement lui qui l'a écrite d'ailleurs.

- Je n'arrive pas à finir Sartoris.

- Lu un très bon scénario de Christine C., coécrit par Gilles T. et Frédérique M. (la copine de Boris). Dur mais bien. Ca faisait longtemps.

Je n'y croyais plus.

- Sur le terrain de la production, rien.

mardi 28 octobre 2008

Mon fils est comédien




- On a commencé à caster des gamins pour le film de Liam.

Makingprod (qui lance sa première série web : vous pouvez la voir en cliquant làlàlàlà) nous a prêté une salle et on a reçu les marmots accompagnés de leurs parents. Après les avoir eu au téléphone et commencé à voir le profil des interlocuteurs, c'était intéressant de les avoir en face, de visu.

D'un coté, y'avait la mère, ancienne actrice n'ayant jamais réussi à percer, mais qui poussait ses enfants pour faire des choses du coté du cinéma, comme pour avoir une procuration pour la gloire (car outre le petit garçon de 10 ans, la fille de 16 ans est aussi comédienne). Et de l'autre, celui qui subissait à mort la passion de son petit garçon, totalement à donf dans la comédie. Il nous a fait le show, même après l'audition, mimant un dessin animé tout seul pendant 2 bonnes minutes. Et le père totalement annihilé par l'énergie de son fils.

Intéressant en tout cas. On continue à chercher la perle rare.

- La revision de Troy, version longue, m'a confirmé une chose : une version longue n'a de sens que quand le réalisateur a quelque chose à dire et qu'on l'a muselé. Blade Runner ou Kingdom of heaven sont de bons exemples. Troy n'en est pas. Le film fait 3h et l'impression assez terrible d'avoir vu le même film, mais avec plus de sang et plus sexe (les seins de Diane Kruger... miam!).

- Prolongement de la vision de True Blood. Il y a du Twin Peaks là dedans. Le high pitch en plus, mais l'humour en moins.

- Il faut à tout prix que je trouve le temps d'aller voir Séraphine. J'avais lu le scénario il y a maintenant un an et demi, que j'avais trouvé excellent. Et il n'y a que des bons echos de partout. Et puis j'ai appris que Léa F. lançait le tournage de son film le mois prochain. Léa F, je l'avais rencontrée à la soirée de lecture des travaux de fin d'étude de la FEMIS. Parmi les 5/6 élèves qui avaient lu un passage de leur scénario de long, celui ci m'avait le plus plu et j'avais été la voir pendant le cocktail. Fille réservée et sympa qui m'avait cordialement envoyé son scénario. A l'époque, j'étais naïf et totalement à la masse mais je pensais que j'aurais pu le "produire". Elle avait déjà les REZO et autres Pyramide derrière elle, évidemment.

Mais ça me conforte dans mon "oeil".

J'espère pour elle que tout va bien se passer.

- Par contre j'ai aussi appris que Bambou, de Didier Bourdon, était lancé. Quelle tristesse de voir ou sont tombés ces Inconnus... Film sur les chiens et leurs maitres.

- Demain, retour au Parc des princes pour aller voir PSG/TFC. Ca va être cool.

dimanche 26 octobre 2008

Tendinite au pied


C'est le moment de regarder la télé.

samedi 25 octobre 2008

Adopté.

La comédie humaine




3 expériences de communauté cette semaine.

1. Jeudi dernier, je vais chez Ikea pour acheter une cuisine et une armoire (je fais des travaux chez moi et ça avance beaucoup plus vite que mes choix). Et comme le bon travailleur bénévole que je suis, je suis contraint d'y aller pour la nocturne.

Déjà, la zone industrielle de Paris Nord-Villepinte, un 20 Octobre, quand il fait froid et qu'il fait nuit, c'est une petite idée de l'horreur. Du néant de l'humain. L'impression d'être entouré d'activité disparue le temps du repos du guerrier. Si proche de la vie, mais tellement éloigné de l'humain. J'attends le film d'horreur qui prendra pour cadre ces atroces villes nouvelles ou les rues sont autoroutes, ou les éclairages sont inexistants et ou les habitants sont fantômatique.

Et puis Ikea. Parce que dans ce néant, toutes les voitures vont au même endroit. Vers l'enclave suédoise du coin.

Ikea, c'est fascinant à bien des égards. C'est généralement de bon goût, c'est incroyablement bien pensé en termes de business. Mais surtout : tout le monde y va.

J'ai trouvé ce que je voulais mais vue la queue pour commander la cuisine en question (Faktum, ça ne s'invente pas), je le ferai par internet.

2. Problème technique sur le RER B vendredi soir. Ce sentiment d'appartenir à une espèce grouillante.

3. Soirée chez Mouches d'eau, à Levallois Perret. Les voisins râlent dès 21h30. La police municipale de Balkany qui débarque à 00h30 et qui lui file "un avertissement". Au deuxième avertissement, c'est l'amende et le tribunal. Menace probablement dans le vent, mais cette impression terrible d'avoir une milice qui vient de te calmer.

Mon père parle non pas de ghettos bourgeois mais de ghettos idéologiques. Ca étaye.

Tout ça pour dire que ça donne envie de devenir Houellebecquien.

- True Blood

On va voir ce que ça donne. Le pitch de base est génial pour une série drama (les vampyres existent, ont fait leur coming out, et tentent de s'insérer dans la société). Et la présence d'Alan Ball devrait rassurer. Le pilote pose des beaux persos et la présence de Anna Paquin (my love) me rassure aussi.

Mais bon...

jeudi 23 octobre 2008

Pourquoi t'aboies?




C'est étonnant à quel point on retrouve certains tics d'Asterix 3 dans le Mesrine produit par Thomas Langmann. Ces tics qui montrent d'une certaine façon les limites de la production de blockbusters français.

Cette obligation de délocaliser la prod à l'étranger pour pouvoir faire des coproductions. Et cette obligation de mettre des acteurs étrangers, réputés dans leur pays, pour que le film ait un potentiel international. Dans Asterix, c'était une caricature. Ici, ça s'insère évidemment beaucoup mieux, l'histoire le nécessitant (dans les faits... après, au niveau de la narration, on pourra toujours s'interroger). Et puis aussi ces seconds rôles tenus par des vedettes qui viennent participer à ce grand barnum, probablement parce qu'il faut en être (comme quand Spielberg ou Tarantino viennent tourner un film en France : il faut jouer dans Mesrine).

Mais là, Langmann a mieux réussi son coup. Avec deux films qui ont couté à eux deux la moitié des aventures du petit gaulois, on a là un "vrai" film grand public. Reconstitution luxueuse, évocation d'une figure mythique du grand banditisme français, aventures autour du monde... Je pense sincèrement que ça va marcher très fort. C'est pas putassier et cachetonneur comme l'autre là. Y'a une vraie envie de cinéma populaire derrière tout ça.

Le film en lui même est pas super intéressant : il est plutôt linéaire et il manque un vrai point de vue sur la création de ce bandit. On enchaîne les passages obligés et réels, pour être "vrais" mais sans vraiment prendre position autour du bonhomme, sans prendre de réel risque. Le deuxième sera probablement plus intéressant, avec la création du personnage médiatique.

Nous verrons bien, c'est dans un mois.

Le nouveau logo de la petite reine est hideux.

mercredi 22 octobre 2008

F*ck I'm not famous!




- C'est mort pour le Nord Pas de Calais. D'après notre indic', les délibérations ont été une parodie de copinage. IHU avait raison.

On ne m'y reprendra plus.

- Revu Will Hunting hier soir. Et je ne me souvenais pas à quel point c'était splendide. Dans l'écriture évidemment, avec ce scénario bétonné de partout au niveau des personnages, des relations, de leurs évolutions et des dialogues. Mais aussi dans la réalisation du machin. On sent que Van Sant a des velléités d'épure, qu'il a envie de mettre ses séquences "de pont", ses séquences étherées... et qu'il veut mettre du Elliott Smith.

Je voulais le voir pour délier un problème que j'ai sur une idée à moi : me voila bien avancé, je suis intimidé par la force du truc.

On va continuer à se battre. Ecrire des fiches, oui. Des compos de maths, j'avais pas trop de soucis non plus.

Mais de la fiction, c'est dur.

Je suis le premier à taper sur les scénarios de débutant que je lis, et que je trouve bateaux, clichés, déjà-vus. Mais quand on s'y frotte, c'est une autre paire de manche. Et on remballe sa fierté.

Nous verrons bien ce que ça donne.

- Très déçu de pas avoir vu le match hier soir. La Ligue des champions c'est quand même magique.


mardi 21 octobre 2008

Ce qu'on est blême...




Meilleures ventes de single en France en 2007

1. Christophe Willem - Double je
2. Koxie - Garçon
3. Kamini - Marly Gomont
4. Gregory Lemarchal - De temps en temps
5. Patrick Fiori/Jean Jacques Goldman - 4 mots sur un piano
6. Fatal Bazooka - Mauvaise foi nocturne
7. Yannick Noah - Aux arbres citoyens
8. Mika - Take it easy
9. Sheryfa Luna - Quelque part
10. Fatal Bazooka - Fous ta cagoule
11. Fatal Bazooka - Parle à ma main

Bébé Lilly cale aussi 5 titres dans le top 100.

Comme Renaud, je vais aller chez ma copine Germaine.

lundi 20 octobre 2008

She said... I thought...





- La campagne américaine focalise toutes les attentions. Normal, elle fait tout pour. C'est un véritable cirque public. Les candidats vont au Saturday Night Live, font preuve d'autodérision dans des grands diners de charité, vont dans les late shows pour faire des blagues et montrer qu'ils sont cools.

Il y a un mélange des genres qui est absolument inenvisageable dans nos contrées européennes. Ou la politique apparait comme une activité un tant soit peu "sacrée". A la limite, on va chez Drucker. Sarkozy y sera d'ailleurs la semaine prochaine. Pour les plus funky des ministres, on va chez Ruquier et Ardisson. Mais c'est souvent l'austérité qui règne.

Normal qu'on se mette à suivre cette campagne (alors qu'au fond on en a rien à secouer). On ne parle jamais du fond mais uniquement de la forme. Parce que c'est rigolo.

Bon y'a évidemment l'autre pendant qu'on voit très peu : les publicités atroces qui passent à la télévision, la quête à l'argent, l'inexistence totale des autres candidats...

On s'interrogera sur les paradoxes de cette démocratie qui parvient à amener un noir au poste suprême. Tocqueville donc.

- Revu IHU vendredi dernier. Il avait l'air pris par ses déboires juridiques.

- La deuxième vision de Tropic Thunder met en exergue les défauts rythmiques du film. Stiller a approfondi ses personnages par rapport à ses films précédents, au détriment de la débilité générale. Et au niveau de la structure, il y a quelque chose qui cloche dans l'heure du milieu. Comme s'il ne savait pas comment arriver à ce camp de fabriquants d'héroïne. Comme s'il ne savait pas non plus comment faire interagir ses personnages: le film n'est jamais aussi fort que lorsqu'ils sont tous autour du feu de bois et qu'ils parlent de la vie et de leurs femmes qui les attendent à la maison.

Par contre TC apporte toujours quelque chose de monstrueux à chacune de ses apparitions. Acteur exceptionnel, aussi bon devant la caméra que chelou derrière.

- Lu deux premiers scénarios ce week end. Bien écrits mais clichés et chiants. Pas originaux. Jamais surpris.

- Et aussi lu ça:


Les seules choses intéressantes qu'on apprend, c'est que Makelele est surnommé "Mi-cuisse" et que Thierry Henry est appelé "Anaconda" dans les vestiaires.

Et puis ça partouze sévère dans le foot.

jeudi 16 octobre 2008

Tu as dit... j'ai pensé...




- Tropic thunder est à la hauteur... mais reste un peu décevant.

Probablement parce que le film commence tellement fort qu'il a parfois du mal à maintenir la cadence. Dans un genre tel que celui ci, la rythmique et la tenue sur la longueur sont importantes. Là, il y a clairement des moments qui retombent un peu. Mais il y a par ailleurs un sens du gag et de la référence qui font mouche à chaque fois.

Notamment grâce aux comédiens.

Le film est une vraie déclaration d'amour (vache) aux comédiens. Les travers et les cases dans lesquels on les met (untel est l'acteur "à oscars", untel est l'acteur de comédie grasse, le dernier est l'acteur de films d'action décérébrés) sont croquées mais en même temps, le film a construit des rôles en plaqué or. Notamment pour Downey Jr., qui prouve une fois de plus l'étendue de son talent.

Et puis Tom Cruise. Qui se taille en 3 scènes la part du lion. Le mec est peut être un connard, mais l'acteur (et le producteur) a du talent.

- Lu un très bon scénario cette semaine. Produit par une société habituellement spécialisée dans la publicité. C'est probablement pour ça que le devis est deux fois trop élevé. En tout cas, chez C+ ils faisaient la tronche.

- J'ai repensé à cette séquence aujourd'hui




Et je discutais du film avec TVH l'autre jour. Et on était d'accord pour saluer la merveille que c'était. Lisible à plusieurs niveaux, superbe techniquement. Et là encore, quel somptueux hommage au cinéma et aux dessins animés.

Je ne suis pas sur d'avoir vu le film en anglais.

mercredi 15 octobre 2008

Ca suffit




- On a diagnostiqué un Hodgkin à un pote. J'aimerais pas que ça finisse mal. Surtout que ça risque d'être mon père qui va le soigner. Je me souviens, à Centrale, il avait soigné une camarade de promo qui avait une leucémie. On se connaissait pas vraiment mais on se croisait. Quand elle était guérie, elle me disait bonjour en me souriant. Chauve. Mais vivante.

J'y étais pour rien moi. :)

Ca met dans une situation un peu délicate en tout cas. Ca fait peur ce mélange des genres qui peut très mal tourner. Y'aurait de quoi faire un film d'auteur un peu chiant je pense.

- On a lancé le casting pour le petit garçon du film de Liam. Ca va étonnamment vite dès qu'on ne tape pas dans les célébrités. Va falloir organiser tout ça vite fait, bien fait.

- Vicky Cristina Barcelona

Là y'a de la vie. Peut être que ça manque un peu de cinéma, un peu de l'évidence du récent Match point, qui constituait un divertissement autour de la variation bourgeoise assez jouissif. La faute à la voix off je pense. Parce que sinon, c'est la patte Allen dans toute sa lumière avec une légère teinte de noir sur la fin du film qui laisse un petit gout amer dans la bouche. Tous ces personnages passent à côté du bonheur. Ce bonheur qui ne s'incarne dans le film que dans le triolisme ou dans la transgression de l'union bourgeoise.

Quel coquin ce Woody.

Et puis le choix des actrices évidemment. Penelope qui incendie la caméra en quelques secondes de présence à l'écran.

Et Scarlett, inventée par la lumière. Enfantée par les incandescences.

Javier s'est fait plaisir, ça c'est certain.

- Californication, saison 2

Mouais. Faut voir. La réhabilitation du perso de Hank peut plomber la série.

Je veux du trash.

- C'est un cycle infernal en fait le cinéma. Quand tu commences à y retourner tu ne peux plus t'arrêter d'y aller. J'ai envie de voir d'autres Garrel. Si l'un de vous a des conseils, qu'il n'hésite pas.

lundi 13 octobre 2008

Thunderstruck




Il y a des aléas de la programmation qui peuvent faire très mal.

Sont sortis mercredi dernier deux films totalement différents: La Frontière de l'aube, de Philippe Garrel, et Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen.

Dans ma résidence secondaire, le mk2 Quai de Seine, il y a la population qu'on connait. C'est Télérama sous le coude obligatoire en entrant dans la salle. A la limite, Positif. Donc c'est évidemment surblindé pour le film d'Allen, régulièrement complet depuis 4 jours. Et comme il débute juste avant le Garrel, les malheureux se rabattent sur lui.

Ce qui fait qu'hier soir, c'était complet aussi pour La Frontière de l'aube. Mais pas avec le bon public.

Le film est doté d'une sensibilité très naïve, touchante certes, mais souvent désarmante. Notamment lorsque le film bascule dans le fantastique. A ce moment là, le public est souvent plié en deux. Peut être parce que l'effet est un peu cheap et qu'il peut paraitre ridicule. Mais je pense aussi parce que le film est dérangeant pour ce public. Garrel raconte l'histoire d'un amour fou, un amour duquel on ne se sépare pas et qui fait rejeter le bonheur bourgeois, engoncé dans le carcan social et sociétal. Ce carcan dans lequel mes voisins étaient totalement bloqués. Incapables qu'ils étaient d'ouvrir leurs sharkras. Les miens se sont un peu ouverts depuis ma dernière expérience avec Garrel puisque la projection des Amants Réguliers avait été pour moi d'une rare torture. Ici, il y a quelque chose de plus simple, de plus fugace et de moins ampoulé. Il y a toujours ces cuts et ces fondus à l'iris qui entrecoupent des scènes parfois ennuyeuses, souvent étonnantes.

Mais aussi des fulgurances de mise en scène absolument splendides. Lorsque Garrel se laisse aller justement et qu'il sort de ces cuts. Les plans séquences sont à ce titre très marquants. Garrel joue avec les cadres et parvient à tout dire avec une simple rotation de caméra. Un léger recadrage sur un miroir. Un minuscule travelling qui fait entrer un autre personnage dans le champ et c'est toute l'émotion, tous les enjeux de la scène qui apparaissent.

Et puis il y a Laura Smet. Stellaire. Et mon pote Gregory Gadebois. Et une photo N&B splendide.

Le film est fragile en tout cas.


- Ma place pour AC/DC est réservée.

- J'ai fini ce déménagement horrible. Je suis donc retourné dans le foyer familial le temps que mes travaux soient finis. Ca devrait le faire à l'arrivée.

vendredi 10 octobre 2008

Artiste plasticienne




- Projection du film de Mouches d'eau hier soir.

On s'était retrouvé avec quelques visages connus et beaucoup d'autres inconnus pour voir le montage final de deux étudiants de la promo de l'Université Paris I - Panthéon - La Sorbonne - Master scénario, cinéma création (en oublie je?)

D'abord le cadre : on est dans le quartier encore un peu pouilleux de Louis Blanc/Stalingrad. L'influence des mk2 ne s'est pas encore étendu de ce coté là de la ville. Donc c'est encore un peu craspec. On doit aller chez "une artiste plasticienne".

Soit.

On franchit le portail de l'immeuble : on se retrouve dans une petite cour avec une verrière au dessus de la tête. Des arbres, des plantes grimpantes. Le tout entouré de petits immeubles charmants et d'appartements largement ouverts à la lumière. L'impression d'être dans un endroit préservé. Un truc comme il en existe encore très peu.

La dernière fois que j'avais eu cette impression, c'était devant les immeubles avec vue sur le Parc Monceau. Ca devait valoir une bouchée de pain il y a 20 ans. Aujourd'hui, c'est fini.

Donc dans une salle de projection tout ce qu'il y a de plus classe et de plus perso, on regarde les films.

D'abord, un espèce de documentaire nombriliste sur l'artiste plasticienne et sa prétendue inspiration qu'elle puise dans Paris.

Le film ébauche un certain nombre de pistes qu'il n'explore jamais vraiment (les confrontations réalité/fiction, passé/présent, ville/nature). Et il est franchement moche. Guillaume me dit qu'il a été tourné en HD avec un kit mini 35. Sincèrement, je n'ose y croire. Ou alors le chef op' doit repenser son métier. Ou alors les conditions de projection... non.

A la fin du film, tout le monde faisait des courbettes "C'est magnifique... La voix off merveilleuse... Superbe boulot..." Comme quoi.

Puis le film de Guillaume. Pour la première fois montré à des gens "non impliqués", le premier vrai public. Dans sa première partie, le film marche à fond. Le recul de la voix off et l'apport de Michael Lonsdale font mouche. Puis, dans sa partie plus théorique, moins évidente, ça fonctionnait moins bien. J'avais vu le film 3/4 fois donc je regardais le public : un mec qui s'est barré avant la fin est revenu voir Guigui pour lui dire qu'il était fan du film.

Faux cul, c'est une vocation.

Je salue encore une fois ma prestation d'acteur. Mémorable.

- Je suis dans les cartons pour déménager mon appart'. Pour deux mois, je retourne dans le cocon familial. Show time.

jeudi 9 octobre 2008

Les ailes de l'enfer


Dans le parking de ma boite, il y a deux ailes de pigeon, atrocement arrachées à leur possesseur. Et elles sont posées par terre, à l'air libre. Parfaitement calée. Comme si l'oiseau avait été foudroyé. Ou comme si on les avait posé là, pour maudire l'endroit.

Ca fait deux jours. C'est dégueulasse.

Avec l'église que je voies depuis mon bureau, ça met parfaitement dans l'ambiance de Gentilly. Cette espèce de silo à missiles que tu as le bonheur de voir si tu oses parcourir le périphérique sud, ou pire, si tu tentes l'A6a. Ses anges qui font les 4 coins du clocher et qui dégoulinent de vert sur les parois abîmées par des années de passages automobiles. Un avant gout de la pénitence. Et puis faut voir le fronton de la bête : un paysage apocalyptique qui entoure le Christ. Une vision sortie des tableaux de ce peintre dont le nom m'échappe. Un peu genre l'escargot décrit par Kurtz dans Apocalypse Now (et dans De la guerre!)

Bref, c'est moche quoi.

- Vision des 25 premières minutes de Memento hier soir. Très malin. Mais ça tourne un peu en rond. Arrêt non pas par ennui ou pas sommeil mais parce qu'un pote prod m'a appelé et m'a raconté ses malheurs.

Lui aussi avait déposé des projets pour la collection Canal+. 2 projets qui étaient tous les deux en short list. Aucun des deux n'a été pris. Déprimé au plus haut point, il était. Il vit en Belgique et bosse pour une grosse boite de Tax Shelter. Son associé lui met la pression pour qu'il débarque en France à plein temps pour vivre la galère qu'on vit nous aussi.

C'est l'heure des hésitations.

- Hésitations que je vis de plus en plus. Ces lectures m'épuisent. Probablement parce que j'organise mal mon temps mais ça me bouffe totalement mes week-ends. Pas le temps de voir les gens, pas le temps de me focaliser sur les choses qui comptent vraiment. Mais pas le choix.

- TVH m'a parlé des avancées qu'il a faites, avec HC, sur le projet de série pour la Nouvelle Trilogie. Ca va être très marrant je pense. C'est clairement sous influence, mais ils ont des idées qui tiennent la route.

- La campagne américaine me déprime. La couverture médiatique qu'on en fait ici prouve qu'ils ont finalement gagnés.

mardi 7 octobre 2008

Le muet a du bon



Je ne sais pas pourquoi.

Est ce la vision de 10 raisons de te larguer? L'envie de retourner au classique ?

En tout cas je repense à cette séquence. Qui incarne ce que le cinéma peut faire de plus beau. En montage. En montage son. En photographie. En direction d'acteur.

J'aime.

That's the thing about football


Les fesses de Lila Garrity, les mèches tombantes de Tim Riggins, la gueule de phoque de Matt Saracen, les hanches de Tyra Banks, la bouille bien ricaine de Julie Taylor et l'accent miteux du coach...

Mon plaisir coupable est revenu. Friday Night Lights is back.

C'est toujours écrit de façon aussi sommaire mais c'est toujours aussi agréable de voir cette série "en dur" avec un parti pris de réalisation aussi casse gueule.

Et puis c'est teen. J'aime bien les teens. Surtout quand elles sont 25 ans et qu'elles sont physiquement comme il faut.

lundi 6 octobre 2008

Rideau





Ca y est, le tournage est terminé.

On en aura vraiment chié pour ce petit film institutionnel.

Mais quelle satisfaction de mater les rushs chez la boite de post-production. A priori, ça va être très beau. Ils nous ont montré leur dernier logiciel de montage qui semble-t-il est une vraie tuerie. En deux temps trois mouvement, il nous a monté une séquence avec étalonnage à la va-vite et ça rend très bien.

J'aurai appris pas mal de choses. Gérer les personnalités de chacun. C'était une petite équipe (5 personnes) et pourtant, ça a clashé. Le réal et son chef op ont fait leur starlette à plusieurs reprises. Et y'a pas grand chose à dire. On courbe le dos, on fait avec les mentalités et les ego de tout un chacun.

Et on traine les boulets comme on peu. Bref.

On va pouvoir revenir à des considérations un peu plus sérieuses.

Le scénariste qu'on avait rencontré pour un téléfilm unitaire est d'accord avec nous. Il n'aura pas résisté longtemps. On va pouvoir en tirer quelque chose de pas trop mal je pense. Par contre, il veut réaliser son film. Ca, ça risque de pas aller. On a le temps de discuter.

- C'est râpé pour Canal+. Ca fait chier. Le court métrage, c'est la déprime.

- Vue la crise financière, j'ai décidé de claquer de l'argent dans des travaux dans mon appartement. Je transforme mon studio en deux pièces, je mets une chambre dans ma cuisine, et ma cuisine dans mon placard. Le grand chambardement. La bourse perd 10% dans la journée mais on garde le cap des priorités: le petit confort égoïste.

- J'ai craqué et je vais aller voir la lecture de Balzac par Vuillermoz. Et j'ai envie de voir du Lully.

Le chef op méprisait les bourgeois et se complaisait dans son Montmartre (sic).

samedi 4 octobre 2008

In Dien Bien Phu we lose!




- Appaloosa

Le prototype du film qui ne sert à rien. Qu'Ed Harris veuille faire un western est une volonté qui se respecte. Mais qu'il se place sous le haut patronnage d'Eastwood (le film rappelle Impitoyable à bien des égards, notamment cette scène des toilettes, complètement pompée... après, je suis bien d'accord que c'est très différent dans le fond) le place d'emblée dans une lignée que le film n'assume absolument pas. Tout est cliché dans le film, de l'intrigue générale au traitement de la relation entre les deux héros.

Dans la gestion de la rythmique, ça me parait assez désastreux. Le film créé des espèces de petites boucles internes qui permettent de faire avancer superficiellement l'intrigue. Je pense notamment à toute cette séquence avec les indiens qui ne tient absolument pas debout (mais qui offre le plus beau plan du film: le cadreur lâche enfin son trépied et prend sa cam à l'épaule pour aller shooter une rangée d'indiens sur leurs chevaux, attendant gentiment Viggo Mortensen).

Dans la structure générale, pareil : le film ne sait pas finir. Une fois les gros enjeux évacués, on en remet une tartine.

Et tout ça pour Zellweger. Qui ne rime absolument à rien. Physiquement (mode "ballon prêt à éclater"). Et dans le jeu (mode "je me suis enrhumé").

Et puis le film ne dit strictement rien. Même pas sur le western.

- De la guerre

Mon premier Bonello.

Et comme dirait l'ami Liam "J'ai rien demandé à personne". Pas grand chose à dire si ce n'est que c'est beaucoup trop théorique pour moi. On ne laisse pas vraiment d'accroche au spectateur qui doit faire avec les moyens du bord (mode "Paul Henri Mathieu face à Rafael Nadal") et qui subit vraiment la plupart du temps. Y'a des choses totalement terrassantes (la danse dans la forêt, le solo du guitare dissonant...) et des choses totalement désarmantes (le trip Apocalypse Now).

La présence d'Aurore Clément au générique du film est la deuxième accroche à Coppola.

Ca m'a d'ailleurs fait penser à cette scène que tout le monde déteste mais que j'adore dans la version redux du film :



Ou comment apporter une dimension politique supplémentaire à cette chose immense qu'est déjà le film. Et de l'humour!

- Entre les murs

J'aime bien. Je ne vois pas comment on peut y voir du racisme.

- Demain, dernier jour de tournage. Ca va faire du bien une fois que ce sera fini.

- Week end particulièrement non constructif. Beaucoup de temps perdu à lire des choses. Des scénarios pas très bons, un bouquin écrit par Houellebecq et BHL qui me parait d'un inintérêt le plus profond. J'ai donc continué mon exploration de Faulkner. Ca me parait plus sain.