jeudi 31 juillet 2008

Page/Plante/Tri

D'abord, on écoute ça :




- La gestion de projet, c'est pas facile. Et les choses n'avancent que si on prend les choses en main.

C'est vrai dans le boulot évidemment. Mais également dans la vie non-boulot. Mes travaux par exemple : je transforme mon studio en deux pièces. Ma chambre va se retrouver dans ma cuisine, ma cuisine va finir dans l'entrée, et ma salle de bain va perdre la moitié de sa surface. J'ai peur. J'ose pas.

Et puis y'a ce mariage qui arrive ce week-end. Et qui dit mariage dit "moment d'humiliation mais sympa et plein d'amour" concocté par les potes pour le marié. Un film, une chanson, un discours... Nous, en tant qu'ingénieurs généralistes qui se respectent, on a tenté de lui faire un powerpoint ! Comme personne n'avait envie de le faire, que la plupart des gens sont répartis entre New York, Toulouse, Paris et Le Puy en Velay, j'ai été obligé de me le taper. Et je crois pas que le résultat soit top. Le moment d'humiliation risque d'être pour bibi.

- J'avais pris des vacances pour me reposer. Maintenant que je regarde mes dates, je me dis que mon inconscient veut regarder les Jeux Olympiques. Sydney, en 2000, j'étais devant ma TV jour et nuit. Je ne rigole pas. J'avais rarement été aussi fatigué. Regarder les compétitions de tir à l'arc à 3h du matin relève de la pathologie.

Va falloir trier. Comme Wall-E.

mercredi 30 juillet 2008

Ordures





- Le concert de louanges qui se déchaîne sur Wall-E est mérité. A plusieurs niveaux, et je vais pas m'étaler dessus, d'autres gens le font mieux que moi.

Ce début de film est assez écrasant. Vision apocalyptique de la Terre : se mêlent aux grattes-ciel des monceaux d'ordures gigantesques, une atmosphère étouffante, un ciel jaune. En orbite autour de la planète: des milliers de satellites poubelles. Rien ne bouge. Si ce n'est ce petit robot dont la tâche est de ranger.

Il y a un sentiment d'absolu dans toute cette première partie du film, totalement muette, qui présente une histoire d'amour enfantine. De celles que chacun a connu.

Ensuite, c'est plus convenu dans la forme, mais dans le propos ça reste tout aussi fort : les hommes sont tous devenus obèses, victimes de la World Company et ne font plus rien. Ils ont oublié de vivre. Rares sont les films venus de l'autre côté de l'Atlantique et qui chargent à ce point là leur système (c'est en plus fait avec une vraie malice et une beauté plastique rare). Le film allant même jusqu'à mettre en abyme son logo Disney (à qui succède le logo Buy'N'Large, société toute puissante dans le film... et qui finalement place le film dans un process mélancolique un peu résigné).

Voila. C'est superbe.

J'avais peur des références à 2001, L'Odyssée de l'espace, mais là encore elles sont légères et intelligentes. Et c'est finalement le mot qui pourrait définir le mieux le film : il est intelligent.

Le court métrage qui précède le film est un modèle d'inventivité et de punch.

- Les chaînes sont un peu en vacances. On va devoir partir nous aussi. C'est pas juste.

Humeur du jour



Et puis le générique de la quinzaine des réalisateurs.

Ca faisait longtemps que je le cherchais. A chaque fois que je l'entends, c'est frisson.

mardi 29 juillet 2008

Regardez bien, gens de Denfert.





- C'est pénible cette route.

Aujourd'hui, on rencontrait toute l'interactivité de TF1. Définitivement, ils n'aiment pas nos idées. Enfin. Nos idées ne collent pas à ce qu'ils veulent. Ce qu'on trouve génial, ils le trouvent anecdotique. Pour eux, interactivité doit être synonyme de fric. Uniquement. Le reste ne les concerne pas.

C'est ce qui fait qu'un jour Orange les achètera pour une bouchée de pain probablement.

Donc on va reprendre le tout et revenir (encore une fois) à la charge avec quelque chose d'encore plus simple, de plus massif et de plus friqué.

Mais ces réunions sont diablement utiles. On apprend plein de choses. Ils nous mettent du challenge. On est bons mais pas encore nickels. L'important, c'est qu'on est pris au sérieux. C'est déjà bon signe.

- Alexandre C., réalisateur et accessoirement membre fondateur de La Chanson du dimanche, m'a confié aujourd'hui qu'il faisait plus chaud à Paris qu'à Ouagadougou. Je le crois volontiers. Et la proximité du périph' et de l'A6 n'aide pas la pauvre commune de Gentilly. Faudra parler de cette ville un jour. A quoi rime-t-elle? C'est quoi cet endroit? Alignement de pavillons d'ouvriers constamment en travaux, des ateliers et des restaus portugais. Exclusivement.

Ah non. Un kebab.

- Je ne pensais pas que ça arriverait mais des histoires de cul viennent polluer nos concepts. Notre nana star ne veut pas bosser avec son ex (apporteur de l'idée et que je soupçonne de vouloir se refaire la nana en question). Ca met en péril notre meilleure chance avec France TV.

Un pas en avant, trois pas en arrière.

lundi 28 juillet 2008

Nuit d'orage





Le calendrier joue parfois des drôles de tours.

Aujourd'hui, j'apprends que ma voisine du premier, une mère de famille de cinquante ans, s'était enfilée toute sa boite de valium avant de se coucher, à côté de son mari. Elle ne s'est pas réveillée. Les pompiers étaient devant chez moi ce matin.

Il y a exactement un an, à quelques minutes près, mon pote P., qui venait de créer sa société de production, qui ne rêvait que de cinéma chilien et de petites meufs chiliennes, se pendait dans sa chambre.

Je pensais à l'époque que l'enterrement serait l'occasion de retrouver les potes. De rigoler autour d'une bière en pensant au taré qu'il était. Aux soirées qu'il organisait. A la Jaguar qu'il s'était payée et aux tours qu'il faisait sur le campus avec.

Ca avait finalement été l'une des pires expériences de ma vie.

Pour les 400km du retour, qui séparaient Albi d'Avignon, j'avais pris seul ma voiture. Je m'étais retrouvé coincé dans un embouteillage, juste derrière un camion en flammes. Avec cette chanson dans les oreilles à la radio.


Vision de cauchemar.

Et alors qu'on bosse sur une présentation de merde pour notre réunion de demain, mon collègue se met à passer cette chanson.

Tout s'est finalement parfaitement bouclé.

Tâchons de reprendre le dessus et de faire des choses. Plein.

Chaud






- The Wire saison 2, c'est la frustration qui se mêle à l'admiration. Il y a évidemment cette écriture qui prend son temps et qui préfère l'installation et l'exhaustivité à l'efficacité d'un 24 ou des Experts. On obtient une espèce de radiographie ultra précise de ce que peut être la mécanique d'une unité de police, et plus généralement de comment fonctionne la communauté d'une ville qui dépérit. Comme je le disais précédemment, on a dans cette saison 2 une intrigue de syndicat et de caisse noire qui n'a rien à envier à ce qui se passe du côté du patronnat de la métallurgie. Les truands ne sont pas ceux qu'on croie, les détournements sont pour le bien collectif. Le perso de Sobotka est hyper riche à ce niveau là.

Mais ça a un inconvénient assez majeur. L'intrigue Barksdale/Stringer Bell continue de courir et avance finalement dans son coin. Elle se relie de temps en temps à l'autre, et à écouter les autres (on s'en doute bien) tout fait partie de la même grande affaire, mais j'en suis ou j'en suis et je trouve frustrant de voir ces deux histoires dissociées avancer de front sans jamais s'entrechoquer, se répondre.

C'est d'ailleurs le principal reproche que je fais aux longs métrages que je lis en ce moment. Les gens ne parviennent pas à mettre de la structure dans leur écriture "chorale". Elle se sied plus à la série télévisée, avec la dynamique de suivi des personnages qu'on aime mais dans le long métrage, c'est suicidaire.

- Mes billets de train sont réservés. Le Gard tremble, le fils prodigue retourne sur la terre de ses exploits.

Simon de Montfort n'a qu'a bien se tenir.

10 jours de vacances ne feront pas de mal. Et puis avec les Jeux Olympiques, je pourrai être constructif comme jamais.

- Guillaume M. m'a convaincu de lire du Alan Moore. J'ai donc volé à mon frère Watchmen et V pour Vendetta. On va voir.



Le baiser sur la joue

Laisse-moi, comme un peu ton frère, te baiser
Sur la joue, ô Savante implacable et moqueuse.
Cache ton sexe avec tes mains de Belliqueuse
Et que veuillent tes seins d’orage s’apaiser.

Ma lèvre, voyageuse de ta chair, se lasse
D’errer sur toi durant les heures… Il est temps
Que je m’endorme et rêve entre tes bras contents
Dont la nonchalance à ma nudité s’enlace.

Laisse en toute pitié que pose ton amant
Sa bouche sur ta joue imprévue, en dormant
Fraternel et gisant contre toi sans un geste.

Et ces lèvres seront si franches, que sur nous
S’attendrira comme un obscur parfum d’inceste,
Et que, honteuse, tu fermeras tes genoux.


samedi 26 juillet 2008

Paris




- Le film de Guillaume M. s'annonce très beau.

- J'adore me promener dans Paris l'été. Ces touristes ébahis, les quais pris d'assaut pour prendre des pique-niques. Pieds à l'air et chemise en lin *clap clap* c'est un petit goût de paradis.

- The Wire saison 2, c'est l'UIMM qui s'incarne à l'écran. Mais c'est improgrammable. Nulle part. Même sur Canal+, ce serait du suicide. Mais que c'est bon de voir une telle richesse dans l'intrigue, la tentacularité de la chose.

- Je suis ennuyé pour Le Premier jour du reste de ta vie. Le film est juste sympa et fait, je trouve, un peu pâle figure face à son grand fère québécois C.R.A.Z.Y. (dans le genre film à BO). Il "touche juste" et le process d'identification fonctionne à fond sur moi (pour la simple et bonne raison que j'ai un petit frère et une petite soeur) mais bon... J'attendais Bezançon à un autre niveau après l'excellente comédie qu'était Ma vie en l'air.

jeudi 24 juillet 2008

Joe l'embrouille



1. Mathieu V. et Stéphane D. font la une d'Ecran Total cette semaine. On pourrait croire que c'est cool non? Bah non. Pour une raison toute débile.

Ils produisent actuellement l'adaptation des Invincibles, série qui a ultra-cartonnée au Canada, pour Arte. Et la tête d'affiche devait être Arie E., frère de Gad E. Mais Arie a fait chier sur plein de trucs. Le fric, le reste du casting, la saison 2. Il a fait sa star. Ils l'ont virés de la série. Mais dans l'article d'Ecran Total, y'a une énorme photo de Arie E. pour illustrer l'article. Mauvais timing au jour près.

Alors en plus de la campagne de pourrissage mise en oeuvre par l'agent de Arie E., il les assigne en justice pour préjudice moral.

2. On a développé un concept de jeu pour des chaînes régionales. Le projet nous a été apporté par une certaine Florence. Elle nous branche sur les bons contacts, on créé.

Elle nous envoie un mail aujourd'hui demandant d'être signée comme unique auteur du jeu qu'on a créé pour elle. On l'appelle. Formules de politesse. Bonjour. Ca va? Bien.

"A propos de cette histoire de contrat d'auteur..."

La ligne se coupe.

Le timing était digne d'une sitcom.

On s'en est sortis dans la discussion, on touchera nos 100€ de droits d'auteur.

3. C'est décidé, je me barre en vacances.

4. Hadrien C. m'a dit que la saison 2 d'Engrenages, c'était aussi bien que The Wire. Le coffret est acheté, on va voir ça très vite.

5. On a rencontré la nana qui va porter l'un de nos programmes aujourd'hui. Splendide jeune femme, dynamique, marrante, souriante et assez lumineuse. Télévisuelle en somme. Elle a un nom avec la bonne consonance, et elle devrait charmer notre ami Claude L. de chez France TV, que je soupçonne d'être un homme à femmes.

C'est marrant de parler à quelqu'un et de lui dire qu'on construit un projet autour d'elle, de lui dire que tout repose sur ses épaules. L'impression que c'est son rêve qui devient réalité et qu'elle fait tout pour le cacher.

Elle rougissait. On le voyait qu'elle était heureuse.

Et moi donc.

mardi 22 juillet 2008

Shorty




Je ne sais pas encore si je peux me considérer comme producteur de court métrage. Je ne le pense pas. Pour l'instant, je suis développeur de courts métrages. On arrive pas à accoucher. Mais on est en gestation.

Mais que de signaux négatifs du "marché"...

Nos projets sont hors marché. C'est déjà pas simple. Les chaînes, les régions n'en veulent pas. Aucun. Personne. Mais des signaux effrayants arrivent à mes oreilles.

Un producteur que je connais vient de se prendre une claque que je n'estimais pas concevable en arrivant dans ce milieu. Un milieu dans lequel on va pour apprendre, dans lequel on se sert les coudes et dans lequel on joue franc jeu. Là, une boite qui prospérait et qui faisait autorité dans le milieu du court (programme spécial dédié à Clermont Ferrand cette année) va être obligée de mettre la clé à cause de la disparition d'une pratique qui était malgré tout plutôt franche et "logique".

Voici l'histoire: un réalisateur avec lequel ils ont travaillé , et qui n'avait pas touché de salaire pour le tournage du film, s'est retourné contre eux et les a poursuivi (il a touché de l'argent après, mais pas sous la forme de salaire, au moment des remontées de recettes du film). Ils avaient gagné dans un premier temps, avec toute la profession derrière eux. Et à raison il me semble: l'argent qu'on trouve pour financer le film va avant tout pour la fabrication dudit film. Pour qu'il existe. Si il y a du rab', on paye les gens. Le court métrage sert à ça. Ce n'est pas une industrie.

Là, en appel, ils ont perdu. Ils doivent verser une somme insensée. Rideau.

Cédric D. me disait aussi l'autre fois quand j'envisageais de tourner le film de Liam E. à l'arrache : "Tu peux. Mais à tes risques et périls." Je ne le croyais pas. J'ai peur qu'il ait raison. Il a subi plusieurs contrôles de la part des autorités fiscales et sociales sur des tournages, s'en sortant à chaque fois. Antoine R. me confirmait ça il y a quelques temps. Ca fait 10 ans qu'il produit du court métrage et il ne conçoit plus d'en tourner dans des conditions de guerilla.

Tout ça me fait peur en fait. Ca plus les cycles de réponse insensés. On dépose une demande, c'est plus de 6 mois qu'il faut attendre. Pour un résultat qui n'est pas assuré. Intenable.

La TV, c'est nul. Mais en 3 jours on a un rendez vous et une réponse cash et franche.

lundi 21 juillet 2008

A l'oeil nu





- C'est pas facile.

On revoyait Claude L., conseiller spécial de Patrick de C. pour les programmes de flux chez France TV. Séance d'une heure et demi de pitch. L'expérience TF1 nous ayant blindé sur la méthodologie du pitching, on y allait avec une quinzaine d'idées qui tenaient en une phrase. On se croyait les rois du monde avec nos idées d'interactivité. Il les a toutes balayées en 5 secondes. "Ma grand mère, ça la ferait chier." Le mec en lui même est génial, c'est de loin le type le plus ouvert et avec la démarche la plus constructive: il veut bosser avec nous, pas contre. Il est force de proposition et semble croire en notre potentiel. C'est rare de rencontrer des gens comme ça. Dans les petites chaînes, on nous demande d'envoyer nos concepts "par courrier". Le parc Jurassique.

Donc il balaye nos concepts interactifs.

Mais on lui parle d'autres trucs en lesquels on ne croit pas trop, qu'on a construit autour de personnalités un peu rigolotes. Là, il a adoré. Un truc animalier ultra bateau mais avec une présentatrice comme il faut (ie sexy, branchée, dynamique). Et un talk avec le seul gars qui peut prédire tes problèmes gastriques à l'avance. Là, il est ultra fan. Il veut les rencontrer tous les deux à la rentrée. On s'est mis une pression de malade puisqu'on a plus le droit de se gauffrer là. Et si ce sont les deux qui se gauffrent, c'est pareil. Si le premier marche, je pars pour un tour du monde pendant 1 an. Si le second marche, je pars pour le Marais pendant 15 jours. Hmmmm.

Les grandes chaînes ne sont pas intéressées par l'interactivité. La vraie. Ils disent qu'ils le sont, mais ce n'est pas vrai. Ils en ont peur. C'est pour ça qu'il faut qu'on cartonne avec les chaînes techno qu'on a vues la semaine dernière et qui elles sont à fond dedans. Le dynamisme est évidemment là. TF1 et France 2 sont des gros paquebots qui mettent du temps à tourner et à changer de direction. Il faut qu'on s'attaque aux Zodiac si j'ai bien compris la métaphore Mougeottienne.

- Encore un refus pour le film de JSB. Je vais pouvoir refaire comme à la grande époque, lorsque je postulais dans les cabinets de consulting en stratégie, quand j'avais essuyé une bonne trentaine de refus: une fresque sur mon mur. Toutes les lettres identiques, vantant les qualités du projet/candidature, mais malgré tout ne pouvant retenir notre projet/candidature.

- Va y avoir du spectacle sur les routes du tour aujourd'hui.

dimanche 20 juillet 2008

Time is on my side


Il n'espérait plus jamais la revoir, car l'amour, chez les jeunes, n'a pas plus besoin d'espoir que de désir pour se nourrir.


- Les fournisseurs d'accès internet américains vont repasser à la facturation au temps.

- Après avoir lu No sex in New York de Riad Sattouf, je suis enfin convaincu du potentiel derrière une caméra du bonhomme. Dans une veine comique qui n'existe pas chez nous, en tout cas. Il est en train de terminer le tournage de son film Les Collégiens. Le film est courageux et en discutant autour de moi, je me suis rendu compte que peu de gens aiment le scénario. Nathanaël P. de M6 n'aime pas. Chez C+, les gens n'avaient pas l'air très chauds non plus. Si j'ai bien compris, y'a Orange et Pathé dans le mix. Je ne sais pas quelle chaine. Le casting n'est fait que de jeunes inconnus.

Si ça marche, et si tu lis ces lignes Riad, il fait que tu adaptes Pascal Brutal ! Je suis sûr que Madelin accepterait de faire un cameo en plus...

- Je trouve génial, et révélateur, de voir Sfar et Sattouf accéder à la réalisation en même temps. En attendant Blain.

- Mon pote Gros Sac, trader de métier, me fait marrer. Il ne fait parler que boulot. Et malgré mes études scientifiques, je suis totalement largué quand il me parle de son job. Mais quand je lui dis que je gagne 800€ par mois, il me dit une chose que je comprends: "C'est ce que je gagne en deux jours." Je le comprends et ça me tarabiscotte parce que c'est ce que me disent tous mes anciens amis ingénieurs. Ils gagnent tous de 5 à 10 fois plus d'argent que moi (sans moi, par mois). Sont ils plus épanouis pour autant? Plus heureux? J'ai tendance à penser que non. J'espère que je pourrai continuer à avoir ce discours. La pression sociale qu'on me décrivait dans mes cours d'entreprenariat se fait ressentir, et assez violemment. Je tiens le choc !


- Fascinant score de Hancock en France. Plus de 1,2 millions d'entrées en 1 semaine. Le pouvoir de Smith est exceptionnel. Mais combien de gens pensaient aller voir un film sur le ski ?

samedi 19 juillet 2008

Nocturne 4





- Olivier S. avait bien raison, la force de The Wire se déploie sur la longueur. Cela se comprend lorsqu'on voit que l'ambition de la série n'est pas réellement dans cette enquête mais dans la description du fonctionnement du système et de toute la démocratie américaine. Du Tocqueville moderne et en images. Je salive d'avance aux possibilités offertes par les saisons à venir.

Il y a toujours quelques tics de scénariste, quelques artifices de réalisation qui ne sont pas en accord avec le "prestige" général de la série mais cela s'estompe petit à petit. Il y a de nombreuses séquences muettes dans lesquelles les choses se mettent en place comme par magie: cette séquence entière de coups de fils et d'enregistrement des appels par ordinateur. Multiplication violentissime d'ellipses et pourtant les choses sont claires et s'incarnent dans la tête. Des chiffres s'affichent sur un ordinateur et on comprend que c'est un meurtre atroce qui est perpétré en hors champ.

Et je comprend la volonté des gens d'Engrenage. La série fait avec les moyens du bord et tente de décrire avec la même exhaustivité le système français. Ca va moins loin évidemment, l'aspect tentaculaire est moins abouti, et il y a des faiblesses d'écriture qui sautent aux yeux... mais malgré tout l'intention restait bonne. Il semble que la saison 2 ait corrigé le tir sur pas mal de choses et qu'elle fonctionne vraiment bien.

Ca sort dans 2 jours en DVD.

- J'ai décidé de prendre des vacances. Pour dormir. Mais aussi pour écrire. Je crois que j'ai eu une bonne idée pour un film et je vais l'explorer. TVH m'a confirmé qu'il avançait bien de son côté sur ses projets de long métrage. Et son boss serait intéressé par l'un d'eux.

Could be a big break for us.

Evidemment des infos sur ces mêmes pages dès que ça bouge.

vendredi 18 juillet 2008

Et Paris qui bat la mesure!





Drôle d'aventure hier matin.

En sortant de chez mes parents, de bon matin et motivé pour aller bosser du côté de Gentilly, un vieux monsieur m'alpague.

- Monsieur, vous vivez dans cette maison?
- Mes parents... Mais oui, j'y ai vécu.
- Et bien sachez que je suis né au rez de chaussée de cette maison il y a 87 ans. Le 24 mai!

Il avait le frite le vieux.

Et en effet, ma maison était celle d'une sage femme au début du XX° siècle. A l'époque ou le tramway passait dans ma rue, pour filer vers la place Gambetta. A l'époque ou des remparts entouraient encore Paris. Et que l'entrée par la Porte des Lilas était payante. A l'époque ou Jean Jaurès faisait des discours sans micro depuis la mairie du Pré Saint Gervais. J'ai quelques cartes postales retrouvées par hasard dans le grenier pour témoigner de cette époque. Et à chaque fois que je vais chez mon imprimeur pour faire des photocopies, je passe mon temps à regarder celles qu'il a en grand format. Puis cette maison, c'est devenu un charcutier. Et on est arrivé. Et on va bientôt repartir.

- Soirée du Médiaclub hier soir. Je ne connaissais que Julie C. Elle ne connaissait personne non plus. Donc on a parlé tous les deux. Je suis nul en networking. Je n'ai reconnu que Ariane W., tous seins dehors, ancienne responsable de l'édition des DVD de Pathé. J'ai essayé de l'attraper pour pouvoir me renseigner pour Benjamin H. Je lui écrirai un mail Benjamin! Promis. En tout cas c'était très smart, très chicos. Et probablement trop gros pour moi encore. Je préfère les producteurs de court métrage, ils ont l'air plus sympas et bien moins intéressés.

- On a revu TF1. C'était mieux. Mais cette chaîne n'est définitivement pas sur la même ligne que nous. Ils suivront par la suite. Mais il faut qu'on aille voir des gens plus ouverts à l'innovation. On va tenter de la jouer filous en montant deux directions l'une contre l'autre (l'innovation est à fond derrière nous... l'antenne pas du tout :)) pour pouvoir tirer les marrons du feu. Fin techniciens que nous sommes.

- Et puis visite des studios de la rive gauche. On a pu voir l'immense plateau du Grand Journal et le tournage de la série produite par Mathieu V. et Stéphane D. On risque d'utiliser le même studio pour tourner un jeu. Le commercial était un gars qui était dans un premier temps super classe et réservé. Mais comme la discussion s'est bien passée et qu'on s'est bien entendus, on a fini par parler de Loana et Jean Edouard dans la piscine. Il était de l'aventure du Loft. Il avait l'air d'en parler comme s'il avait un rôle important auprès d'Alexia LJ mais comment a t il pu finir là?

Et ce sont eux qui ont racheté les studios juste à coté de chez moi. La boucle est bouclée.

mercredi 16 juillet 2008

Revolver





- En prenant le RER, entre deux chapitres de Lumière d'aout, je me suis écouté Revolver des Beatles. Ont ils fait mieux ? Possible. En tout cas c'est indécemment bon.

- Ca m'a permis d'observer un clodo du RER B pas très smart. Avec sa cannette d'Amsterdam, il parlait tout seul à la porte. Même pas du côté du quai. Il parlait à Gentilly.

Cette ville n'a pas beaucoup de répondant.

- Parlons peu parlons bien : on a vu les gens d'Orange aujourd'hui.

Déjà, le lieu.

Orange ne veut pas se montrer. Ils vivent cachés. Impossible de les trouver dans l'annuaire. Et là, faut le savoir que les nouveaux richards du cinéma et de l'audiovisuel sont basés là. Si tu ne le sais pas en passant devant, tu te dis que c'est une quelconque start up pourrave. A l'intérieur, même topo. Les nanas de l'accueil répondent au téléphone en disant "France Télécom, bonjour ?". Et puis le hall est tout pourri, les bureaux affreusement tristes et identiques (Marine J. m'avait prévenu, je ne la croyais pas).

C'est fascinant. Ils doivent garder leur blé pour les droits du foot.

Sur le rendez vous en lui même, on s'est débrouillé comme des chefs. Ils sont chauds. Mais évidemment ils n'ont pas le budget. Une boite qui dégage 53 milliards € de chiffre d'affaire. Qui investit des centaines de millions dans les droits du foot. Et ils tentent de nous faire croire qu'ils ne peuvent pas aider 2 petits producteurs à hauteur de quelques dizaines milliers d'euros l'année.

Ils nous ont montré Orange Sports, leur chaine d'information sportive. Fascinant. L'avenir est maintenant. Tu te fais toi même ton petit programme vidéo. Quand ça va arriver sur le ciné et les séries, ça va tout fracasser.

- Marine J. m'a avoué que c'était elle qui s'occuperait des préachats court métrage. Les montants sont pas énormes mais ça fait un sacré débouché vers lequel on a un tapis rouge tout déroulé. Surtout que l'édito va être géré par Marion V. Les dragues à la rue et les copinages serviront peut être à quelque chose.

Pour les passe-droits, envoyez des chèques.

- The Wire prend son envol violent.

mardi 15 juillet 2008

Technologic



Découvrez The Shadows!



J'ai vécu une expérience extraordinaire aujourd'hui : j'étais coincé dans les bouchons, sur le périphérique et j'étais branché sur Nostalgie. J'entends le début d'une chanson et je me demande quel en est le titre. Je regarde mon autoradio: c'était noté dessus, ainsi que le nom de l'artiste.

Nostalgie, ils ont beau s'adresser aux vieux, ils sont à la pointe.

Guillaume M., je vois ce que tu veux dire sur les scènes clés de The Wire que tu décris dans ton article. Je comprends la position et moi aussi je ressens l'écriture. Mais j'ai vraiment l'impression de voir la série prendre vie et forme. La mise en scène qui se faisait fonctionnelle prend de l'épaisseur et propose de plus en plus de choses au fur et à mesure que la série avance. Voir la fin de l'épisode 5, qui multiplie les points de vue et les ellipses, illustrant parfaitement une séance de tabassage/meurtre/torture en ne faisant qu'aligner des chiffres.

C'est assez étonnant d'ailleurs de voir une série US ne pas privilégier la facilité du cliffhanger et de l'efficacité narrative à tout va pour se consacrer à une écriture de l'arc principal sur la longueur. Tout se déroule sur un rythme pépère. Je trouve pas ça fascinant attention. Pour l'instant, je suis pas conquis outre mesure. Mais il y a quelque chose. Et je fais confiance au gens qui m'ont conseillés la suite (Antoine R. mais surtout Olivier S., qui va me vendre son scooter).

- Voir de un manque de respect pour Hughes dans Sex Academy, c'est avoir des lunettes beaucoup trop épaisses. Au contraire. Les comédies récentes sont raillées et parodiées tandis que le film pioche chez Hughes ses personnages, sa structure... et même une scène entière.

- Des idées d'écriture ça et là. Faut voir.

lundi 14 juillet 2008

Lumière d'août


Découvrez Muddy Waters!


- Lu Croisette de Sfar. Ses impressions sur le Festival de Cannes 2007, immergé dans le monde du cinéma. Il avoue bien volontiers dans son ouvrage que c'est parce qu'il veut faire du cinéma qu'il a accepté l'invitation de Jacob. Grâce à cette position d'intrus et de futur "membre de la profession", il y a une belle dualité qui traverse toute la bande dessinée. D'abord une réaction de rejet devant tout le ramdam cannois, les "professionnels de la profession", et l'absence totale d'amour générale pour l'art. Un rejet des fêtes, des mondanités et des personnages étranges qui peuplent le festival. Les passages obligés, les courbettes, l'espère de hiérarchie de toute la mascarade. Il veut même partir.

Et puis petit à petit des rencontres se mettent en place et il parle enfin de film, de cinéma. Les leçons de cinéma de Shore, Scorsese, ses dîners avec Pascale F., Marilyne C... Après cela, il n'a qu'une envie, c'est faire ses films. Car il en fait 2 le coquin. D'ailleurs, il n'arrête pas de parler du film sur Gainsbourg à travers différentes évocations. Il y a même un dessin de préparation si on cherche bien (PS: Après lecture de la toute fin du livre, il y en a plein d'autres en fait!). Et l'ami Léo verra que le compagnon de Serge n'est en rien une araignée. Mais bien Gainsbarre.

Tout cela donne bien envie de retourner sur la Croisette. Et le livre retranscrit bien ce qu'est Cannes pour quelqu'un, comme moi, qui a la même position (en toute humilité évidemment) : quelque chose d'incroyablement stimulant. Tout ce monde est présent pour voir et pour pouvoir monter de belles histoires et les montrer aux gens. Et on ne veut faire qu'une chose: la même chose.

A un moment du livre, il liste ses cinéastes préférés. Et en la lisant, je me suis rendu compte que j'en étais quasiment incapable. J'ai des trous béants catastrophiques dans ma connaissance du cinéma. Et quand j'y réfléchis, je ne sors que des banalités.

- Olivier S. m'a convaincu de continuer The Wire. Il a bien fait, j'ai regardé les deux suivants, il y a quelque chose qui se met en place. Une scène hallucinante de reconstitution, totalement muette (si ce n'est pour les "fuck") et qui dure 5 bonnes minutes.

- On arrive dans les Pyrénées avec le Tour de France. Je ne peux m'empêcher de revoir mes journées estivales devant la télévision pour suivre les exploits d'Ullrich en 97. La montée d'Andorre Arcalis, c'était quelque chose.

Le Tourmalet, ça sonne vraiment bien comme nom de col, surtout vu la difficulté de la chose. Comme une montagne infranchissable. Un truc digne du Seigneur des Anneaux. On met un article défini devant, comme pour "La Moria". La personnalisation de la bête le rend légendaire d'emblée. En 1910, ça devait être dur.

Aujourd'hui, on monte à Hautacam.

Ca promet.

samedi 12 juillet 2008

Poney


Découvrez Vitalic!


On nous dit que nos concepts de jeux sont complexes. Je viens de regarder "Le 4° duel" sur France Télévision. C'est surréaliste. Les Inconnus n'auraient pas fait mieux. Nadia de M., directrice des magazines de la plus grande chaine européenne, nous disait "bossez pour Polytechnique TV!". Je veux bien. Mais va falloir placer le curseur comme il faut.

C'est désespérant.

Je vais arrêter The Wire. Et reprendre Weeds. Pour ce qui ressemble à la saison de trop mais je serai toujours fidèle à Doug.

On présente un projet pour La Collection Canal+ 2009. Le film est marrant. J'espère que ça va marcher cette fois ci.

La semaine dernière j'ai du envoyer 11 exemplaires d'un dossier pour une demande de subvention à la région Bretagne. 30 euros de photocopies. 25 euros d'envoi Chronopost. A l'époque du numérique et du développement durable, je trouve ça totalement con. Je discutais avec Carole, la splendide assistante de Mathieu V. et qui remplissait un dossier COSIP. 200 pages. Quand j'avais le dossier Media pour Jean Pierre A., producteur unanimement détesté sur la place, c'était un truc de presque 500 pages.

Là encore je ne comprends pas. Le fonds de soutien fonctionnait encore sur fiches cartonnées jusqu'à mon passage au CNC.

C'est la préhistoire.

Quand les longs métrages de Canal+ reçoivent les projets, c'est 3 exemplaires. Point. Quel besoin que ce soient 11 mecs différents qui décident des investissements de la région Bretagne pour les courts métrages ?

Je mélange tout et dis des bêtises.

vendredi 11 juillet 2008

Vous aimez le boogie-woogie?


Découvrez Paolo Conte!


Il faut qu'on prépare mieux nos réunions.

C'était pour un concept de magazine. On rencontrait aujourd'hui le directeur de la communication de l'ADEME, agence d'état dont les fonctions ont attrait à l'environnement, la gestion des déchets et de l'énergie. Mais on ne savait pas réellement qui ils étaient, ce qu'ils recherchaient et ce dont ils disposaient.

Tout ça pour dire qu'après 10 minutes de rendez vous, on s'est rendu compte qu'il n'allait rien en ressortir: ils n'ont pas un rond et ne peuvent en aucun cas soutenir notre projet. Soutien logistique, tant qu'ils peuvent. Soutien médiatique, pas évident. Soutien financier, hors de question.

Ils avaient l'air totalement exténués. Ras le cul de l'année développement durable nous ont ils dit. Tout ça pour dire qu'il y a encore du boulot. On a décidé de prendre notre 14 Juillet. Je vais donc pouvoir lire les trucs que j'ai en retard.

On découvre avec TVH les joies des cotisations sociales. Quand ça tombe, ça fait mal. Je vais faire pour presque 10.000€ de chèques là. On participe à l'effort national. L'argent tourne. On soutient le système. On a beau se dire tout ça, ça ferait un beau court métrage mine de rien! Bref. C'est normal.

Vu le premier épisode de The Wire. Pour l'instant, je ne vois pas le génie qu'on me vante partout. Je vais continuer encore 2/3 épisodes. Ensuite on avisera. Les 60 heures qui m'attendent m'effraient.

Par contre la lecture de Le Bruit et la fureur m'ont stimulées comme jamais. Quelle puissance se dégage de ce roman. Quelle force d'évocation dans ces 3 voyages mentaux. J'en pleurerais. Et je vais donc me plonger dans la suite de l'oeuvre de l'ami Faulkner.

J'ai vu qu'on en avait fait un film. Mon dieu que ce doit être triste.

jeudi 10 juillet 2008

Né un 10 Juillet

Félicitations à Mathieu V., papa d'un petit Louis depuis cette nuit, 00h40.

Hancock, c'est bien. Mais que pendant 1 heure. Après, c'est pas bien.

mercredi 9 juillet 2008

Le métier rentre


Découvrez John Denver!


C'est probablement forts de l'expérience TF1 que la réunion chez FTV s'est bien déroulée. On rencontrait Claude L., conseiller de Patrick de C. pour les programmes de flux. Comme il adore Mathieu V., ça commençait avec un a priori positif. Il a eu des remarques judicieuses sur ce qu'on lui a raconté mais il nous a vu texto comme des "producteurs, jeunes, dynamiques et bosseurs". Résultat: on le revoit la semaine prochaine pour une séance de boulot. Nos documents étaient plus simples, plus clairs et surtout plus directs. Il aime nos concepts et notre angle d'attaque du métier. Très bien.

Ca fait du bien au moral ce genre de rendez vous. Ca fait du bien de voir que quand on a devant nous des interlocuteurs un peu ouverts d'esprit et un peu ambitieux dans leur façon d'aborder la TV notre discours passe. Parce que l'argument "Notre auditoire est bas de plafond mais on a pas de mépris pour eux", je pense que ça ne peut avoir qu'un temps.

Maté Rescue Dawn hier soir. Mon premier Herzog. Film simple mais efficace. Un peu m'as tu vu dans la perf physique des acteurs. Je vais tenter de voir Aguirre cette semaine, il est ressorti.

La vie suit son cours et j'aimerais bien avoir des vacances.

lundi 7 juillet 2008

R.I.P. II


Découvrez Ladytron!


Sur le forum FDC, des gens s'interrogent sur ce que deviennent les profils des gens morts sur les sites communautaires. Cette interrogation tombe justement le jour ou je suis tombé sur le myspace d'un ami qui avait eu la mauvaise idée de se supprimer l'année dernière, à cette même époque de l'année. Ca remue pas mal de voir que sa dernière connexion date du matin du dernier jour de sa vie et que son état est "ne se sent pas trop bien." Il voulait faire du cinéma mais n'aura jamais eu le temps d'en faire.

J'ai repensé à La Double vie de Véronique l'autre jour et au moment clé ou Véronique sent le vide au moment ou son double polonais meurt. Le sol qui se dérobe sous ses pieds. L'impression qu'il n'y a plus rien. Ce moment, je l'ai vécu. En sortant du pas très bon film qu'était De l'ombre à la lumière. Sur le parvis de la grande bibliothèque, je me suis retrouvé avec une impression incroyable de solitude et d'anecdotique. Le vide. Etrange. Jamais revécu ça depuis. Tâchons d'éviter.

Vu pour la première fois Sur mes lèvres hier soir. Très beau scénario qui parvient, comme d'habitude chez Jacques A., à créer des personnages et des relations entre eux absolument extraordinaires. De belles choses au niveau de la mise en scène en plus. Dommage que ce type soit si rare derrière la caméra. Il brillerait de façon incroyable dans le polar je pense. Histoire d'enterrer pour de bon Olivier M. qui nous les brise. Que ce soit ça, Un héros... ou De battre... à chaque fois c'est quand même ultra solide de partout : interprétation, scénario, mise en scène. C'est rare en France une telle constance.

A la fin du film, je me connecte à internet et découvre la victoire de l'espagnol à Wimbledon. Les choses changent. Je peux le sentir dans l'eau.

dimanche 6 juillet 2008

R.I.P.

Par soutien à Roger F., je propose une journée de silence.

samedi 5 juillet 2008

Le courant nous emporte


Découvrez R.E.M.!


Projection du film de Liam E. hier soir sur une péniche cinéma. L'impression de vivre une expérience hors du temps. Un retour au cinéma primitif. La salle: la soute du navire. Le projecteur: un barco accroché avec des ficelles. Le public: des proches des réalisateurs présents. Tous des acharnés du ciné qui ont tournés leurs filmés parce qu'ils avaient une foi et une motivation exceptionnelles. La palme à Mario C., qui a tourné son film de 60 minutes en pelloche et 300.000 FF. Et puis l'ambiance: le Zénith qui crache son son à 50 mètres. Puis le Cabaret Sauvage qui s'y met. L'impression finalement de toucher ce que les gens devaient connaitre dans les cinémas ambulants en 1905.

Sur les films, c'était pas franchement la panacée. De belles choses, de moins belles. Le plus long film a mis beaucoup de temps à s'installer et ne va pas vraiment vers quelque chose d'intéressant. De stimulant. Il y a des beaux moments de comédie et des acteurs qui donnent des choses. Mais c'est assez ennuyeux.

Chose étrange: il y avait un film adapté d'une chanson de Lama! Je ne la connaissais pas. Elle est touchante. Le film présentait une histoire d'amour entre cousins sur deux époques. L'époque innocente de l'adolescence était infiniment plus touchante que la moderne. A cause des acteurs. Les vieux étaient faux. Les jeunes, naturels.

Le reste ne vaut pas qu'on en parle. Les "débats" post-projo étaient vraiment touchants: des réals qui en veulent vraiment, totalement hors des clous et qui font avec les moyens du bord. La plupart persévèrent et y croient. Tous veulent toucher ces "subventions" régionales pour pouvoir faire des films un peu institutionnalisés. Cela m'a amené à m'interroger: est ce réellement nécessaire de passer par cette étape? Les nouvelles technos et modes de diffusion ne rendent pas totalement caduques ces façons de raisonner? Quand je vois Mathieu V. et Stéphane D. qui produisent leur programme court pour le web avec uniquement un placement produit et un billboarding, je ne peux que penser que les nouveaux relais sont là.

jeudi 3 juillet 2008

Matinale


Découvrez Berry!


J'en avais pas parlé dans mon précédent article mais lorsque j'avais rencontré Gérard Louv1, il m'avait raconté l'histoire de son entrée sur Les Patriotes. Il voulait rentrer dans le monde du ciné et avait vu cette belle occasion. Il avait également raconté la projo cannoise et Rochant se tournant vers lui pendant la standing ovation de fou en lui disant: "Tu vois Gérard, ça valait le coup!". Louv1, en vieux roublard qu'il est toujours, s'était alors tourné vers lui et avait dit: "Tu as l'agrément de la profession... Attendons le verdict du public." La Louve avait déjà l'oeil. Sacré Gérard.

Les programmes d'été de France Inter, c'est terrible. J'ai perdu tous mes repères. Heureusement, l'héroïne de mes matinées, Agnès Bonfi., est toujours là. Ses blagues à la rue, sa pêche. Ca manque de ses petits jeux avec Nicolas DeMor. Couchent ils ensemble? J'aime à le croire.

Le clodo de la ligne 5 n'a encore rien eu aujourd'hui. Par contre, une nouvelle race de clodo sur le RER B: le clodo bourgeois! Le gars était en jean, avait Le Monde sous le bras et des lunettes. Je sais pas ce qu'il espérait mais personne ne lui a rien donné. Le clochard doit bien se vendre et pour ce faire, il doit être sale et moche. Il a le droit de lire Métro à la rigueur. Mais Le Monde, non.

Belle soirée à l'Opéra hier soir. C'était classique mais ça m'a permis de découvrir Chopin. La musique des anges. Je tâcherai d'agrémenter certains de mes articles avec des choses et d'autres qui m'ont touchées. Ca m'a permis de me rendre compte que Moulin Rouge, en fait, c'était la Dame aux Camélias. Testé pour l'occasion le troisième balcon face de Garnier. C'est bien placé mais pas quand on a les strapontins! Ca doit être l'endroit avec le gradient de lutte des classes le plus élevé de Paris. A un mètre se cotoient des petits étudiants fauchés et des immenses bourgeois avec jumelle de théâtre.

On a de bonnes idées de prod. Des jeux viennent en tête, des soirées... Ca développe à gogo. Mais surtout des idées de séries. Faudrait débroussailler tout ça. Et trouver des auteurs que ça intéresserait.

J'ai décidé de faire des travaux chez moi cet été. Showtime.

mercredi 2 juillet 2008

For Ingrid


Découvrez George Michael!


Le clodo du RER B est plus smart que le clodo de la ligne 5. C'est un jeune homme assez propre sur lui qui prend la phase "discours" comme un véritable entretien d'embauche: présentation rapide, exposé des motivations, et objectif. Soit donc un gars de 25 ans qui nous raconte qu'il veut se réinsérer et que pour ce faire il doit descendre du côté de Valence pour ramasser les fruits. Il a besoin de 50€ pour se payer le train et de 15€ pour une tente. Son objectif dans le wagon: 5€. Il va sans dire qu'il les a eu sans problèmes. J'ai provisionné 1€ sur son plan épargne logement express.

- Le making of des Patriotes est en effet intéressant. Les témoignages d'Alain R. notamment. Et c'est finalement Yvan A. qui a la seule explication logique sur l'échec du film: c'est un film long, lent et noir. Sa description de la grande salle Lumière de Cannes, avec eux tous seuls pour tester la projo... Ca fait envie bordel.

- Le décalage entre l'équipe du film qu'on a accompagnée pendant tout le film et l'intervention de Thierry Jou. à la sortie de la projo cannoise fait froid dans le dos: on a des mecs qui ont mis leur "ass on the line" pendant plusieurs mois, et t'as un gars à lunettes, clope au bec, qui pour sortir un bon mot, faire son malin devant les collègues, s'évertue de descendre le film en bon et du forme (et sur des considérations incroyables! "J'ai vu une métaphore d'Israël..."). Je suis retombé sur "Le Masque et la plume" dimanche dernier. Pierre Mur., Eric Neuh., Danièle Heym., Xavier Leherp... La brochette terrible. Faut se dire qu'ils ont un pouvoir réduit. Parce qu'ils l'exercent souvent mal.

- Passer 6 ans dans la jungle et ressortir, ça va lui faire bizarre à la Ingrid.

Ou sont passées les télé cathodiques?

mardi 1 juillet 2008

Nocture 3


Découvrez Chico Buarque!


- Les Patriotes est un beau film. L'amitié de Rochant et de Desplechin est elle à l'origine à l'étonnante proximité de ces deux films d'espionnage ? D'autant qu'il n'y en a pas vraiment eu d'équivalents en France depuis (pas aussi sérieux en tout cas). Les deux films jouent évidemment une carte différente : la vocation israélienne de Yvan Attal est filmée proche du terrain et avec une certaine ambition dans la forme. Le film est osé et fonctionne vraiment bien : de la tension, une belle intrigue, des personnages forts... La direction d'acteur est rare. Cette quête de l'efficacité n'est pas commune dans le cinéma hexagonal et les Le Coq, Benichou, Attal et Kiberlain s'en donnent à coeur joie.

Il faudrait revoir La Sentinelle à l'aune de ce film mais il est évidemment plus dans la métaphore et l'évocation en creux. Il va aussi plus loin, en étant plus cérébral, austère et élitiste (dans la forme et le fond).

- Hostel 2 est fun. Roth a compris qu'il fallait lâcher les chiens et oublier le semblant de propos sérieux qu'il tentait d'insuffler dans le premier (le canevas reste malgré tout là et le scénario reprend la structure du premier avec l'ajout salutaire de l'histoire des tortionnaires). C'est plus fun, plus gore... Mieux quoi.

- Ravi de la victoire des Espagnols et de cet Euro. Ca a joué vers l'avant, ça a pas triché et beaucoup de fair play (on doit prendre l'un des seuls carton rouge de la compétition). Big up à la grinta des turcs.

- Lu de très belles choses cette semaine. Un road trip au titre improbable et la renaissance d'un héros particulièrement mythique de la BD... J'espère que les deux films vont exister.

Il semble d'ailleurs que le film de Mathias G. produit par Caroline A. et Antoine R. ait du mal à se monter. C'est vraiment dommage. Chez C ils aiment bien (j'avais poussé) mais le film a raté l'avance et la région Ile de France.

- Du côté de la TV, je commence à avoir quelques doutes. C'est normal, ça fait 6 mois: c'est ma durée moyenne.