vendredi 30 mai 2008

Attendez moi...

C'est alcoolisé de l'enterrement de vie de garçon du directeur financier d'une boite bien connue de Tax Shelter Belge que j'écris cet article. Je le dénonce. Je me dénonce. Ca faisait bien longtemps que je n'étais pas allé du coté de la rue Saint Denis. C'est fou comme Paris peut encore me surprendre et regorger de quartiers étonnant. Celui ci en est un: que de clodos, de prostituées, de vie! Un mec engueulait sa nana depuis la rue (elle était à la fenêtre) et la traitait de petite merde et de grosse salope (la merde est moche quand elle est petite et la salope méchante lorsqu'elle est grosse). Il lui promettait que toute sa vie, il la pourchasserait. Il a avoué à des clients du bar dans lequel j'étais qu'il l'avait "baisée deux fois". Hum.

Mais je suis surtout retourné dans un endroit étonnant aujourd'hui. Comme je l'avais écrit dans le précédent article, je joue un rôle dans le film de l'ami de "mouches d'eau" et je suis donc allé sur le lieu de tournage. Le Lac Daumesnil.

Dès mon arrivée, il est évident pour moi que je connais cet endroit et que je n'y suis pas retourné depuis longtemps. Puis vient une perspective devant mes yeux. Des saules qui lèchent l'eau. Un pont tout au fond. Et le lac. Cette perspective, je la connais. Je ne l'ai pas vue depuis 21 ans. Hiver 86/87. Ma petite soeur est sur le point de naitre et avec mes parents et mon petit frère de 3 ans 1/2, nous allons sur le lac Daumesnil pour observer quelque chose de rarissime: le lac est gelé et on peut traverser à pieds. En cet hiver record, il y a presque 1 mètre de glace tout autour de l'île et on est pas obligé de payer 50 balles pour prendre une barque et traverser comme des cons. J'ai une cagoule rouge. Mon frère une cagoule bleue. Nous montons sur la glace et faisons des glissades avec des dizaines d'autres enfants. Les gens sourient. Le paysage est blanc et brumeux.

J'ai fouillé dans les archives familiales pour voir les photos qui existent. Il y en a 2 et font remonter tout le reste. Mon visage de jeune enfant ravi, ce moment de pure joie, d'innocence incarnée. Les canards.

21 années sont passées et pourtant je m'en souviens comme si c'était la veille. Aujourd'hui, cette perspective n'a pas changée mais tout est verdoyant et il faisait beau. Je ne pense pas que ce lac sera de nouveau gelé un jour et je doute que des enfants puissent profiter de cette journée de bonheur que j'avais vécue (même l'attaque de cygnes affamés reste un grand souvenir). A l'époque, ma problématique était: "vais je glisser sur les genoux ou sur les pieds, debout, comme un grand?", alors qu'aujourd'hui, je marie mes potes tout cet été. J'ai cogité dans le noctilien. Et j'ai eu envie de faire des films d'horreur dans la garrigue.

Mais la journée fut tout de même bonne. L'ambiance sur le tournage est excellente et j'ai pu faire la connaissance d'une nouvelle lectrice de UGC. J'espère que le film va donner quelque chose.

jeudi 29 mai 2008

Persil, sauge, romarin et thym

Le documentaire sur Maradona de Kusturica ne présente qu'un seul intérêt: montrer les failles de celui qui est considéré comme beaucoup par un véritable dieu vivant. Des failles qui jouent pour son aspect de divinité justement (un mec froid et sans aspérités comme Pelé ne subit pas un culte comme Maradona peut en subir un... ou à une moindre mesure Zidane). Ces séquences muettes sont d'ailleurs les plus fortes: lorsque Diego chante la chanson composée à sa gloire et qu'il est au bord des larmes, complètement drogué, gros et à mille lieux de l'image idéalisée qu'on retrouve sur tous les murs de Buenos Aires (pour quelqu'un qui a visité cette ville, le film présente d'ailleurs également cet intérêt: énormément de nostalgie), comme ce visage de Che Guevara placardé partout. Ou encore cette séquence totalement surréaliste de retour à Naples. 5 minutes de folie qui résument totalement le personnage: idolatrer par les gens, il va à leur rencontre mais repousse ceux qui se jettent sur lui et prévient les autres pour ne pas qu'ils se jettent sous sa voiture. Le mec a une aura de folie.

Sinon, le film tente un parallèle assez egocentrique du côté de l'oeuvre de Kusturica. Emir serait au cinéma ce que Maradona est au football? Hmmm.

Mon exploration de Freaks and geeks se prolonge et je trouve la série assez exceptionnelle. Elle a un petit peu vieilli, notamment dans tout ce qui est rythmique générale, mais l'écriture des personnages et des épisodes est encore au poil. Ca reste follement drôle, hyper respectueux de tout ce qu'a pu faire John Hughes par exemple (il doit d'ailleurs y avoir un lien entre la série et l'excellent Not Another Teen Movie puisqu'on retrouve dans la série un certain nombre d'acteurs du film et cet esprit dans la droite lignée d'un Breakfast club ou d'un Ferris Bueller). La direction d'acteur mais toute la réalisation des épisodes en général est extrêmement stimulante. Les différents réals n'ont pas peur de faire des essais et je rejoins pas mal de choses dites par notre cher ami GM. Quel dommage qu'il n'y ait qu'une saison. Il ne me reste que 7 épisodes, je vais les savourer.

Des nouvelles de la prod, un petit peu:

- Je suis en train de développer un concept de jeu TV particulièrement ambitieux qui va tout casser (évidemment si ça marche... ça va marcher.)

- Pour les courts, on se positionne sur un nouveau projet qui nous a vraiment fait marrer TVH et moi. On rencontre la scénariste la semaine prochaine, il parait qu'elle est très jolie. C'est un plus non négligeable. Sinon, on continue nos flopées d'envoie dans toutes les régions de France. La Poste est notre meilleur ami du moment.

- Et puis demain je joue dans le film de l'ami Guigui. Première expérience d'acteur. Tâchons d'être bon.

mardi 27 mai 2008

Des choses et d'autres

- Enfin maté Walk hard hier soir. C'est extrêmement foisonnant, rempli de gags assez extraordinaires et d'excellents dialogues. Notamment celui ci:



Mais encore une fois chez Appatow, le film apparait bien. trop. long. On frôle l'overdose parfois (surtout qu'un certain nombre de gags et que l'univers général du film s'adressent uniquement à un public américain). L'interprétation reste impériale et la musique réellement réussie. C'est d'ailleurs le fond du film. Un voyage dans la musique américaine du XX° siècle. C'est pour ça que le début du film est bien et qu'il va en s'amenuisant: il est clair que le blues du delta est plus intéressant que le disco.

La meilleure scène du film:



- La palme est donc française. J'attendais de GM une indignation sur le chauvinisme. Il ne m'a pas déçu. :) Mais sur ses conseils, j'ai découvert Freaks and Geeks et je ne peux pas lui en vouloir tellement c'est bien.

dimanche 25 mai 2008

A day at the races


Tout en haut.


Placement parfait.


Beaucoup de bruit coté Paris Saint Germain.


Beaucoup moins du coté Olympique Lyonnais.


Vol 714 de Sydney.

samedi 24 mai 2008

Don't throw in the towel...

- Incroyable. Encore un abruti qui ne savait pas si on tirait la porte d'entrée ou si on la poussait. Comme c'était l'un de ces boulets qui remplissent les boites aux lettres de pubs, j'ai pu lui jeter mon regard de gros vénère bien lâche.

- Sinon Indy. La soirée avait pourtant bien commencé. Dîner chez Chartier avec la bonne compagnie qu'il fallait. Des profiteroles au chocolat. Et un début de film mené tambour battant. La scène dans le diner, bien fifties, bien marrante. L'une des meilleures de la saga je trouve (même les marmottes sont bien passées que diable!).

Et puis arrive cette intrigue d'aventure qui hocquette à mort, pas fluide et relancée par un personnage qui ne rime pas à grand chose. Ca ressemble en fait beaucoup au Temple maudit mais avec beaucoup moins de fun... C'est peut être la mort de l'âme d'enfant qui sommeille en moi. Mes parents m'ont dit qu'ils n'iraient pas le voir, qu'ils avaient passé l'âge. A qui s'adresse Indiana Jones?

Les relations entre les personnages sont d'une faiblesse rare. Pas d'évolution, pas de discussion choc et prenante comme on pouvait en avoir dans les 3 premiers (la scène du bar avec Marion dans le 1, l'engueulade entre les deux chambres dans le 2, toutes les scènes avec Connery dans le 3) même si Shia LaBeouf est vraiment bien. Karen Allen a pris un très méchant coup de vieux. Autant chez Ford, ça passe encore vraiment très bien, autant chez elle, ça fait mal. La ménopause ma compagne d'un soir m'a chuchoté. Y'a des traitements pour ça Karen!

Et puis il y a ce trip ET. Il ne me dérange pas outre mesure, c'est même une évolution logique chez les personnage je pense. Mais là, il y a une frontalité qui sort tout droit d'un épisode d'X Files ou du clip de Babylon Zoo. Frontalité qui semble t il a du mal à passer chez les fans (ceux qui étaient dans ma salle en tout cas: mecs qui chantaient au début du générique, qui sortaient en jetant de rage leur seau de pop corn!).

Reste que le film confirme qu'il n'y a rien de plus beau qu'une explosion atomique. Kubrick l'avait bien compris.

jeudi 22 mai 2008

Manque d'inspiration



- Quiconque doutait du potentiel du football pour le cinéma et le drame a du être convaincu par cette splendide finale de la ligue des champions. Du suspense, de l'injustice, des rebondissements, des gentils, des méchants...

Dommage, c'est les méchants qui ont gagné à la fin.

mardi 20 mai 2008

Story board


Ambiance cozy.


Et quand le soleil est là, les blondinettes ont le sourire. On est tous gagnants.


Croisette.


Sortie de projo.


La fine fleur de la presse française était donc présente.


Pour voir Indy de chez soi.


Le logo que j'aurai le plus vu cette année.


TVH sous la pluie, en route pour...


Le nouveau film de Rabah Ameur Zaïmeche. Très ému le RAZ. Beau film.


TVH et MJ en train de poser les bases du partenariat Orange/UGC.


Bob H prêt à tout.


Liam plus interviewé que Spielberg devant le palais des festivals. Très pro.

lundi 19 mai 2008

So you think you can tell...

Retour à Paris d'une rare violence. Faire le trajet en lisant Tandis que j'agonise (Faulkner qui enterre Bret Easton Ellis d'ailleurs: le destin veut que je lise ces deux romans au dispositif absolument identique mais d'une telle puissance chez papy William que Bret est renvoyé à ses chères études) et en écoutant du Floyd en regardant la pluie et les petits villages de l'arrière pays provençal, c'est la déprime assurée.

Ici, il fait froid, il fait moche, le cinéma va être de nouveau payant pour voir des films pas bons.

Parcequ'en 3 jours, je n'aurai finalement vu que des bons films. Le dernier en date, Involontaire, représentant suédois de Un Certain regard (sélection d'un certain standing cette année). Comédie au dispositif technique et scénaristique verrouillés (des cadres fixes, avec de longs plan-séquences et 4 histoires qui avancent chacune de leur coté) mais écrite exactement comme il faut avec un vrai sens du timing comique. Je retiendrai longtemps ce plan séquence avec 4 garçons se courrant après dans les champs et voulant s'entre-sucer. Toute l'équipe du film était présente: ça fait plaisir de voir autant d'enthousiasme. Des chefs décos aux cadreurs, des producteurs aux petites actrices toutes mignonettes, ils étaient tous présents et ravis. C'est un premier film et je pense qu'il devrait faire parler un peu de lui.

Les premiers echos que j'ai de Two Lovers de James Gray sont dithyrambique. Enorme coup de coeur pour tout le petit monde que j'aurai cotoyé pendant 3 jours sur la côte. Dommage que j'ai raté ça.

Cannes c'est quand même très bien.

Croisette ending

Voila, dernier jour, derniers films, derniers pas sur la Croisette pour ce festival 2008. C'est triste mais je suis crevé et j'aurai vu une dizaine de films, donc je suis pas mécontent.

- Hier soir, soirée à la villa UGC avec Liam et Thibault. Marine nous a rejoint vers minuit, on était déjà assez bourrés. Kasso, Ardisson et Mme, Christophe Rossignon, Lambert Wilson, et puis nous, devant des cocktails à base de tout et n'importe quoi. Ce barman de la villa UGC, c'est un vrai magicien. Avec de la Chantilly, des petites olives, du rhum, de la vodka, de la mangue... miam! J'ai croisé deux trois personnes que j'avais eu l'occasion de rencontrer par le passé. Dont Julien A. de la Petite Reine, qui m'a confirmé que Viggo Mortensen et Philip Seymour Hoffman dans Vanikoro, c'était du bidon. Le scénario est apparemment en ré-écriture (qui a dit que ce n'était pas un mal?). On a fini vers 2h30 rétamés. Liam s'est endormi comme une loque.

- Ce matin, c'était Dardenne time. Et comme d'habitude, c'est indubitablement très bon. Ca ne leur permettra pas d'entrer définitivement dans le panthéon du festival mais leur faculté à développer des récits simples et forts est impressionnante. Le film apparait d'ailleurs particulièrement abordable au niveau de la forme. Avec même un certain humour.

- Hier, pendant la folie Indy, j'ai été interviewé par allociné et ils m'ont posé tout un tas de question sur la trilogie de Spielberg. Je crois que je me suis couvert de ridicule. C'est visible là: http://www.allocine.fr/video/laminute/

A très vite les loulous!

dimanche 18 mai 2008

Croisette day 3

Troisième et avant dernière journée pour moi dans cette belle ville de Cannes. Le soleil est revenu et c'est agréable.

Hier soir, c'était soirée foot. Soirée exceptionnelle. 43 buts en 90 minutes, ça fait plaisir pour un multiplex.

Liam et Bob sont arrivés pour voir Indiana Jones IV. Bien leur en a pris, ils ont réussi à chopper des invitations plutôt rapidement (grâce à des pancartes plus qu'improbables: Bob était affublé d'un splendide panneau "Will fuck for Indy"... les photos dès que je rentre à Paris). Au final, ils ont bien aimé le film. J'ai vu d'autres geeks ravis sortir de la salle. Le reste, c'était un peu la soupe à la grimace. Moi je n'ai pas pu le voir.

Ma journée a été plutôt cinéphile avec la vision de Gomorra, film italien sur la mafia napolitaine. Le scénario est intéressant et parvient à balayer un certain nombre de problématiques (le récit mêle beaucoup d'histoires très différentes) mais il n'attache jamais. La faute à des histoires non reliées entre elles. RAS sinon.

Ensuite, j'ai rattrapé le nouveau film de Jia Zhang Ke, 24 city. Je n'en savais rien en entrant dans la salle et j'aimais pas trop Still Life. Et dès le deuxième plan du film, j'ai pris très cher. Documentaire plutôt chiant mais utilisant somptueusement la caméra HD. JZK esthétise à mort et ça fonctionne pas mal: le film est très graphique, très "peinture". Je ne sais pas trop ce que ça fout en compétition. Ca l'aurait fait en "Un certain regard". A noter la plus belle gamelle du festival: un type voulant partir discretement au milieu du film se prend les pieds dans la première marche et mettra une dizaine de mètres pour tenter de se rattraper et finir par se crouter juste devant moi. Un "MEeeeeeeeerde" en plein plan de film contemplatif chinois, ça fait toujours son effet.

Et puis j'ai fini ma journée avec le nouveau Kyoshi Kurosawa. Un peu dormi mais finalement bien entrainé par cette histoire de famille qui vole en éclat. J'imagine que les thématiques sociales et politiques doivent être particulièrement touchantes pour les japonais (on y parle de chomage, de guerre, d'autorité...) mais ça me passe un peu au dessus tout ça. En plus, je trouve le film atrocement éclairé. Reste une belle interprétation du personnage principal masculin. Et une scène finale avec la Bergamasque de Debussy (que les lecteurs de ce blog connaissent maintenant!) qui marche parfaitement bien.

Pléthore de mendiants toute la journée, pour aller voir aussi bien le dernier Spielberg qu'un obscur film philippin en compétition. Les mamies étaient en folie.

Demain, ça va être Dardenne day et puis le départ. Je regarde American Pie 2 en ce moment même. C'est quand même mieux les Cannoiseries.

samedi 17 mai 2008

Bonus bonheur

Le festival, c'est aussi ces petits moments qui marquent durablement.

Avec Captain, on se retrouve dans la salle de Un Certain regard, pour assister à la première mondiale du seul film allemand de la sélection officielle Wolke 9, de Andreas Dresen. L'histoire d'une femme de plus de 60 ans qui va redécouvrir une vie sexuelle avec un homme de 16 ans son ainé. Pas très sexy dit comme ça, le film est d'ailleurs assez moraliste mais reste touchant.

Bref.

Présentation de l'équipe du film, les 3 acteurs principaux montent sur scène, hyper classes, hyper enthousiastes. Et monte ce petit vieux, grand, digne. Tout souriant. Et dès que le réalisateur commence à parler de son film, de l'aventure humaine qu'il représentait, de l'aspect famille du tournage: il se tourne vers le public et commence à sombrer en larmes. Comme l'aboutissement de la chose. Comme si il se rendait compte de la beauté de la chose, de la fin et la concrétisation finale de l'aventure. Très très émouvant. Dans le film, il est génial, tout comme les 2 autres. Beaucoup de risques pris, ils se mettent à nu (littéralement) avec une grande place pour l'improvisation et ça s'incarne clairement à l'écran.

Ce soir, c'est soirée foot.

Croisette day 2

Documentaire pas très folichon sur Mike Tyson, signé James Toback. Quelques éclairs extraordinaires lorsque la caméra se pose et détaille le nez cabossé, l'oeil gonflé du boxeur qui a écumé les rings. Les images de ces matchs des années 80 sont saisissantes de violence. Tyson est hyper touchant lorsqu'il évoque son vieil entraineur (qu'Eastwood ne renierait pas). Je regrette de pas l'avoir vu en présence de l'animal.

Cet après midi, on va tout tenter pour voir le film de l'ami Woody. Ca va être compliqué vu le monde qui mendie déja devant le palais. C'est fascinant ce ballet de pingouins, d'ultra privilégiés cannois, de vieilles mamies avec leurs chiens, qui se rabaissent au niveau des clodos du métro pour voir des films. Tout à l'heure, une nana a sorti une enveloppe remplie d'invitations: une nuée de gens se sont jetés sur elle. Ca me rappelle les colos, quand les monos sortaient les berlingots de leur sac après une longue marche et qu'on se jetait tous sur eux. Non, là, c'était pour voir le film d'un réalisateur brésilien dont ils n'avaient probablement jamais entendu parler.

"J'ai trouvé le Desplechin trop long" est la phrase du moment qui me donne envie d'égorger les gens.

Captain N. a réussi à chopper une invitation pour Indiana Jones IV en projo officielle. Bravo Nico.

Croisette day 1

Cannes sous la pluie, c'est triste. C'est la première fois que ça m'arrive et c'est bien dommage: je n'ai rien ramené pour me protéger. Bref.

Je profite d'avoir raté la projo du film de Walter Salles pour poster ces premières impressions. Arrivée hier pile à temps pour voir "Un conte de Noël". J'ai bien fait, le film est superbe. Comme d'habitude avec les films de Nono, ça marche à fond sur moi, notamment dans son écriture. Dans la forme et le fond, j'ai l'impression qu'il fait ici une synthèse de "La vie des morts" et de "Esther Kahn". C'est écrit brillamment (imbattable en France aujourd'hui à ce niveau là), c'est joué par des acteurs exceptionnels. Il y a des scènes de discussion qui sont absolument incroyables là dedans. Et puis ces essais narratifs qui fonctionnent quasiment tous. Assez écrasant tout ça.

Puis vision de "Dernier maquis" de mon pote Rabah Ameur Zaïmèche. J'adore ses deux premiers films et je dois avouer que celui ci m'a légèrement déçu. Le film parvient à dire beaucoup en montrant très très peu et la contemplation chez RAZ est toujours propice à de très belles choses, mais j'ai l'impression que le film n'a pas le naturel de "Bled Number one"... qu'il coule moins de source, qu'il est plus forcé. Enfin ça a pas mal applaudi et il était très ému. J'aime toujours ces moments.

Ensuite, première soirée, premiers verres d'alcool, première petite gueule de bois ce matin. La villa UGC est toujours un endroit aussi délicieux. J'y ai passé une soirée hyper agréable avec Thibault et Marine. Croisé Zylberstein, Duvauchelle, Giocante, Lanvin et la fille de Richard Berry. Le festival, toutes cette pression.

Sinon, ça se remplit à mort pour Woody et Indy. Ca va être tendu d'avoir des places!

mercredi 14 mai 2008

Pantoufles

+ Spartatouille, c'est la lie du cinéma. C'est le néant filmique.

Il faut être clair: ça dure à peine une heure. Moins le générique de début, c'est la taille d'un épisode de Six Feet Under. Au niveau des gags, c'est zéro. Le vide absolu. Des parodies totalement gratuites de films de l'année: Ghost Rider, James Bond (comme elle est pas drole, on fait pisser le sang (???) au Chiffre...), Shrek (qui vomit), Happy Feet (qui chie)... Et puis une drole de fixette sur Carmen Electra qui n'est pas vraiment la bombe absolue que le film veut bien mettre un piédestal.

Mais ce n'est pas ça le pire. C'est la contamination télévisuelle de la chose. J'ai une tendresse pour Scary Movie 3, avec la présence de ce bon vieux Leslie Nielsen et surtout une utilisation plutôt intelligente (dans mon souvenir) de la parodie. A l'époque, il y avait contamination de la TV avec l'apparition d'un juge de American Idol pour juger la prestation du sosie d'Eminem (qu'on a revu ensuite dans Prison Break il me semble). C'était le vrai et c'était plutôt drôle. Ici aussi il est question d'American Idol. Mais ce sont des faux juges. Et le logo de l'émission apparait en gros, sur l'écran, avec la zik du générique. Et à la fin du film, on remet ça, mais sur le plateau de l'émission. Avec le logo gigantesque. Et puis on a en plus une pub Budweiser. Et de la promo pour une émission de top model. Et pour une émission de battle d'insultes... And so on.

Le film est une insulte.

+ Une scène étonnante dans la rue hier.

Une vieille femme m'interpelle dans la rue et me demande si le Docteur Machin exerce toujours dans son cabinet, en bas de chez moi. Je regarde la façade et vois la plaque du docteur en question. "Oui, il est toujours là." Elle ne comprenait pas, il n'était pas là. Je regarde la porte, il était écrit dessus en énorme qu'il était en vacances.

La femme ne savait pas lire.

Je rentre dans mon immeuble et voit un homme tenter de sortir mais ne parvenant pas à ouvrir la porte. Je rentre ma clé mais l'homme s'énerve en me disant: "Ca sert à rien, elle est bloquée." Je tire la porte sans problème et l'ouvre sur l'homme, comme ébahi. Il la poussait alors qu'il suffisait de la tirer.

L'homme était simplement con.

mardi 13 mai 2008

La Question humaine



Les vacances ont fait beaucoup de bien. Ca m'a permis de faire du canyoning pour la première fois de ma vie. Sinon, beaucoup de repos, pas mal d'alcool et des potes. Ca fait du bien de voir des gens.

L'Ardèche a quand même des vallées sacrément reculées, totalement vidées de leur population. Décor de film d'horreur exceptionnel que cette vallée du Chassezac avec ses usines abandonnées, ses huttes de charbonniers.

Ce qui fait évidemment que je n'ai pas pu bossé. J'ai lu des scénarios de long métrage totalement désarmants: manque total d'ambition, d'ampleur et surtout de talent. Un d'un type qui a multiplié les courts métrages et porté par une boite de production qui en a produit des floppées et qui tente de percer aujourd'hui; l'autre d'une actrice bien connue qui tente de marcher dans les traces de Valeria Bruni Tedeschi (et ceux d'Emmanuel Mouret) mais c'est pas trop ça. J'en lis de plus en plus des comme ça et ça me déprime. Des films d'auteur mais qui ne disent finalement rien, qui ne prennent pas de risque. Qui racontent des histoires qui ne sont pas si mal mais qui n'enthousiasment absolument jamais. Promis à 20.000 entrées mais qui vont peut être se faire parce que le CNC va les soutenir et que Canal+ a des contraintes légales. Qu'est ce que ça va donner quand nous allons lancer nos premiers projets? Est ce qu'ils seront perçus comme ça par les troufions qui me remplaceront?

Bref.

Cannes arrive en petites foulées. Je suis ravi, en 3 jours je vais pouvoir voir tous les films que je voulais voir: Allen, Desplechin, Indiana Jones, Rabah Ameur Zaïmeche. Les Dardenne en bonus et Mike Tyson en chair et en os.

Guillaume, je suis tout à toi cette semaine.

mercredi 7 mai 2008

Vacances

Lu dans les dernières pages des Lois de l'attraction:

- Ca te pose un problème qu'elle ait avorté?
Sean hausse les épaules: - Elle me plaisait bien...
- Alors pourquoi tu n'as pas payé à sa place?
- Elle ne me plaisait pas à ce point.

mardi 6 mai 2008

Limited


+ Wes Anderson semble se répéter un petit peu malgré tout... Il y a toujours une variation autour du même thème, le père est ici déjà mort, malgré la figure paternelle de Bill Murray (il mourrait, ainsi que Hackman devant la caméra dans les deux précédents) et c'est la mère qu'on recherche ici. Dans son style, le film fait pâle figure à côté du mastodonte qu'est Tenenbaum. Mais il y a toujours cette sympathie ambiante, cette nostalgie colorée, très 60's ici, cet humour sorti d'un autre âge, reposant sur la mise en scène et le montage, et puis ces personnages clownesques... Le film pourrait durer 4 heures sans que ce soit désagréable. Mais pourtant pas plus enthousiasmé que ça.

Restent des images parfois merveilleuses. Jason Schwartzman qui sort la tête du train pour fumer sa clope, c'est beau. D'ailleurs, les gens fument classe chez Anderson.

Et le court métrage qui précède le film, Hotel Chevalier, est encore une fois irradié par la présence de Natalie Portman. Cette nana a le chic pour écraser en quelques secondes chaque nouveau film dans lequel elle tourne, surtout quand c'est du court (le segment qu'elle incarnait dans Paris Je t'aime est édifiant à ce niveau là). Bravo Nat.

+ Je suis exténué. Je ne dors pas assez et mes siestes ne suffisent plus. Je pars quelques jours dans le sud avec des potes pour me reposer. Je vous laisse avec Debussy pendant 4 jours. Des bonnes mains assurément, profitez en.

+Le festival de Cannes approche et tout frémit autour de moi. On me propose du boulot. Les choses vont se décanter sur la Croisette. J'ai hâte. Mais il va falloir que je me décide à faire un choix une bonne fois pour toutes.

+ Lu Ma circoncision de Riad Sattouf. Ce mec me tue à chaque fois que je lis un nouvel opus. Humour geek distillé avec une vraie finesse (suivez mon regard les loulous) et propos sérieux derrière sa façade légère. C'est son anniversaire aujourd'hui, bon anniversaire Riad!

lundi 5 mai 2008

Que faire?

Cela fait maintenant un an que cette société existe et elle n'a pour l'instant rien produit. Qu'a t on fait? J'ai fait une mission de conseil... Envoyé des dizaines de dossiers tous aussi insensés les uns que les autres (le ponpon pour la région Poitou Charentes, totalement dans l'esprit Ségolène: envoyer 13 dossiers de 70 pages à un service qui s'appelle "Mieux vivre ensemble"...). Thibault ramène l'argent au foyer mais pour l'instant pour un résultat qui se rapproche de zéro.

S'y prend on mal? Nos projets ne sont ils pas aussi bons que nous voulons bien le croire? Probablement un peu des deux. Nous nous focalisons sur le court métrage et je lis partout que c'est un milieu qui est en train de disparaitre (la transposition de la conférence de François Margolin communiquée par l'ami GM allait encore dans ce sens... Je lis ça partout et pourtant des gens comme Karé et Château Rouge produisent de façon industrielle des petits films... Sans l'aide au programme, n'y a t il point de salut?) donc on se demande si c'est vraiment une bonne solution. La multiplication des canaux de distribution de programme offre des nouvelles possibilités: tâchons de les explorer. Le programme court à bas coût serait un débouché...

On a décidé avec les autres zigotos de multiplier les opportunités et d'aller chercher de nouveaux projets. On peut toujours compter sur GM qui est d'une créativité sans pareille et qui m'a proposé plein de choses très intéressantes. Même RHyan s'y est mis. Ou va le monde?

Maté pour la première fois Kuzco l'empereur mégalo hier soir. C'est totalement con et assez jouissif dans son aspect cartoonesque... Une rencontre improbable entre Le Roi et l'oiseau (les décors) et Tex Avery (les persos débiles) au pays de Disney. Le film n'est d'ailleurs jamais aussi ennuyeux lorsque l'esprit Disney revient à l'assaut (toute la relation entre les deux héros). L'apparition de Tom Jones est tout bonnement jouissive.

Je pars en vacances dans deux jours, ça va faire du bien.

dimanche 4 mai 2008

Twist


- Personne n'en parle dans la presse généraliste (je ne suis hélas pas abonné au Film Français et ne reçois ET que lorsque mon fournisseur pense à me l'envoyer) et pourtant il se passe quelque chose de fondamental dans l'industrie cinématographique en ce moment. Citigroup a décidé d'implanter son fond d'investissement Continental Entertainment Capital en France. Après Wild Bunch et ses 25 millions d'euros levés, c'est là un acteur ultra massif qui va commencer à injecter de l'argent dans le monde de la production. La presse annonce 150 millions d'euros de levée (le seul article que j'ai lu se trouve )

C'est toujours intéressant d'avoir de l'argent frais dans un milieu qui en a besoin et pour l'instant le fond ne s'intéressera qu'aux investissements dans les capitaux des boites de prod. Mais ce n'est qu'un début et CEC est probablement appelé à devenir un nouveau guichet. Un guichet surpuissant financièrement parlant mais bien particulier. Car Citigroup n'en a rien à foutre du cinéma français. Ce genre de société n'est pas là pour la beauté de l'art mais est bien là pour faire du fric. Je pense que mes potes du CNC sont sur le coup mais ils n'ont pour l'instant aucun droit de regard sur ce genre de chose (sauf évidemment si CEC prend le contrôle d'une société de production, celle ci deviendrait probablement américaine vis à vis de la commission d'agrément... un souk à la Un long dimanche de fiançailles ?). De toute façon, ils n'investiront pas chez des nains, ni des pauvres.

Je trouve que la presse, au lieu de se gargariser sur le rapport du club des 13 devrait plus s'intéresser à ce genre de mutation fondamentale (inspirée du modèle US, largement dépendant des banquiers). Parce qu'on commence à faire entrer le loup dans la bergerie avec ce genre d'acteur. Je ne dis en aucun cas que c'est un mal: vue le dynamisme de la prod US, je serais ravi qu'on ait un équivalent chez nous. Mais il faut surveiller. Ca et l'arrivée d'Orange.

- Je continue mon exploration de Téchiné avec J'embrasse pas. Ayant adoré Les Témoins, le film apparait redite (même si c'était y'a 15 ans!) et moins... carré? (mot atrocement choisi). Manuel Blanc est extraordinaire là dedans.

samedi 3 mai 2008

vendredi 2 mai 2008

Show interrupted

Le hasard a voulu que je mate la fin de Arrested Development et les derniers épisodes de How I met your mother en même temps, hier. Et le parallèle est assez frappant: des deux côtés, un show qui tente de survivre, ne sachant pas réellement si ils vont être annulés ou pas, et donc des épisodes qui tentent de faire durer, sans trop en dire, tout en préparant une éventuelle porte de sortie. La comparaison s'arrête là puisque d'un côté, on a la jouissance totale pour le spectateur que je suis (Arrested) et de l'autre, la lose la plus profonde en terme d'écriture (How I met...).

Parce que dans Arrested, les scénaristes en jouent à mort et mettent beaucoup de recul par rapport à leur série: les persos qui disent qu'il faudrait passer chez HBO, chez Showtime ou même faire un film sur leurs aventures, les décors qui deviennent cheap etc. Et dans How I met, des histoires qui ont le hoquet, un sentiment terrible de sur place et de délitement total des seuls choses sympathiques que la série pouvait offrir: la construction narrative des épisodes et le personnage de Barney. L'épisode de la chèvre est symptomatique à ce niveau là. Les meilleurs épisodes de la série partent d'un postulat de construction identique (l'épisode sur l'ananas ou celui avec la pièce porte bonheur) mais là, l'artifice n'est même pas utilisé. Il y a un effet d'annonce qui est déçu. Et le narrateur fait la même conclusion que le spectateur: il s'est trompé et ça n'a servi à rien. Le perso de Barney ensuite: il devient d'un seul coup super sérieux et pris dans une intrigue feuilletonante, là ou dans toute la série il avait une position d'observateur qui pouvait ainsi se permettre les petites piques et interventions qui le rendaient tellement attachant. Là, il devient normal. Il est temps que ça finisse.

Et donc Arrested Development. Espèce de sitcom ultime dans l'écriture, qui parvient à synthétiser des variétés de gags invraisemblables, autant issues des ZAZ, de Seinfeld que du Saturday night live. Qualité d'écriture exceptionnelle soutenue par des acteurs au diapason. C'est dommage que ce soit si court. En attendant un film en préparation semble-t-il.

Ça n'a pas marché en Lorraine non plus pour le film de Liam. Va falloir voir comment aborder la suite des événements...

jeudi 1 mai 2008

Ferié 1
















Y'en a qui sont en vacances loin. Qu'ils en profitent.