Gareth Edwards est un gars spécialiste des effets spéciaux, qui a réalisé par le passé, et qui avait envie de s'atteler à un film de monstres. Il avait une idée qui lui trottait dans la tête, idée qu'il avait eu en Indochine, en voyant un pêcheur tenter de remonter ses filets. Les producteurs de Vertigo sont venus le voir, après avoir adoré son court métrage qu'il avait réalisé dans le cadre du 48h film project. Il leur a pitché la chose, en considérant qu'il n'avait besoin de quasiment personne, qu'il fallait lui faire confiance. Les prods y sont allés, avec la garantie d'avoir un film lowcost avec une production value extrêmement élevée grâce au savoir faire du réalisateur au niveau des effets numériques. Edwards le dit très bien : aujourd'hui, sur son ordinateur portable, on a les moyens en termes de FX que Steven Spielberg avait à l'époque de Jurassik Park. Pour peu qu'on sache tripoter After Effects et Photoshop, les possibilités deviennent extrêmement élaborées pour des moyens dérisoires.
L'action a été déplacée en Amérique centrale et Edwards est parti avec une équipe de 7 personnes, comédiens compris, pour 3 semaines de tournage. Pas de scénario, mais des guidelines générales. Pas de figurants professionnels non plus mais des gens pris sur le vif, à qui l'on demande de participer. Un fixeur, un sondier, Edwards qui cadre lui même (avec une EX3 + Kit 35), qui fait la photo, un monteur qui travaille sur les rushs le soir même. Et par la suite, le réal a fait sa tambouille avec ses effets spéciaux, tout seul, dans sa piaule.
A l'arrivée, on a un film qui coute 300 000 € (le prix d'un film d'Emmanuel Mouret) avec un potentiel international évident.
On est pas dans le cadre des films de petits malins comme Paranormal activity, qui relève beaucoup plus du pari réussi. Là, il y a une démarche de producteur qui est réfléchie et qui est applicable à peu près partout. Ce sont des anglais qui font Moon, ce sont des espagnols qui font Buried. Ce dernier a végété pendant plusieurs années dans les tiroirs des majors américaines et s'est finalement fait à la marge, en Europe. Là encore pour un budget de fabrication qui n'excède pas le million d'euros (3 millions de budget dont 2 millions pour le cachet de Ryan Reynolds). Faudrait parler du storytelling et du high concept mais restons sur la prod pure.
Les films de genre français, et les films fantastiques en particulier, sont cantonnés à des budgets qui peuvent difficilement dépasser les 2 millions d'euros. Un préachat de Canal+, un crédit d'impôt, peut être une région... Il y a une piste de développement à chercher dans ce genre de développement, bridé que nous sommes par l'absence chronique de chaine hertzienne sur ce genre de projet. Ce n'est pas inventer l'eau chaude que de dire cela, mais si les anglais parviennent à le faire régulièrement, de même que les espagnols, il n'y a pas de raison. On sait travailler sur le high concept en comédie, avec exportation à l'appui (droits de remake sur les ch'tis, sur Rien à déclarer, sur LOL).
Il faut qu'on puisse également s'y mettre sur le genre. Il y a de la créativité dans le vivier des créateurs et il y a de l'envie du coté du diffuseur historique. Shall we?
1 commentaire:
C'est pas du high concept les deux Boon et LOL.
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