Il est des week-ends étonnants.
Il commence vendredi soir avec une sortie au théâtre pour voir La Mégère apprivoisée. J'attends my date place Colette, devant le français, et y'a cet éternel clodo qui parle tout seul. Qui parle... Il hurle. Ce soir, il hurlait foot. Bernard Tapie, l'OM, Domenech, tout y est passé. C'était assez gênant d'une part parce qu'il s'agit probablement d'un schizophrène gravement atteint. Et probablement non suivi. D'autre part parce qu'il disait des conneries sur le fond du problème. Mais pour lui répondre, impossible.
Et donc Shakespeare. Mise en scène abjectement incompréhensible et savante. Mais pièce assez étonnante dans sa finesse et sa complexité. Connaissant mal Shakespeare, je l'aborde avec une humilité toute déférente, mais j'ai du m'avouer un peu vaincu en sortant. Le propos ultra misogyne de la pièce est tempéré par l'ironie de la mise en abyme (étonnante au niveau formel) et amène une vraie modernité autant dans la forme que dans le fond. Mais cette impression que beaucoup de choses m'échappent. Heureusement que la vieille dame qui était assise à coté de moi m'a aidé à comprendre les choses : elle était gateuse, probablement un peu schizo aussi ce qui fait qu'à chaque remarque un peu déplacée dans la pièce (très macho), elle poussait un gros "PFFFFF!". Quelques grognements de temps en temps.
Elle est sortie à l'entracte.
Alors, comme on avait de bonnes places, on était entourés de vieux bourgoies qui, en sortant, déclamaient : "Ce Shakespeare, quel génie!", "Dommage que Vuillermoz ait pas été là"... Des choses fondamentalement intéressantes. Moi j'étais stimulé.
Intéressant de voir aussi comment la machine à mouliner d'Hollywood peut vider de sa substance le contenu d'un classique. Parce que 10 bonnes raisons de te larguer, adaptation teen de la pièce, apparait tellement moyen âgeux par rapport à l'ironie et à la verve de cette pièce qui a plusieurs siècles. Ou comment transformer une belle et complexe histoire, véritable comédie de moeurs, en vulgaire histoire de pari.
- Hier, après une soirée particulièrement arrosée, j'ai vu des vidéos de moi pendant mes vacances au ski de 1988. C'est incroyablement flippant de voir ses parents juste plus vieux que soi.
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1 commentaire:
Grave... Moi quand je vois des photos de ma mère même à 21 ans... bah j'arrive pas à imaginer qu'elle est plus jeune que moi sur l'image.
It doesn't compute.
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