lundi 24 novembre 2008

Look




- Le mépris, de Godard

Comme j'avais raté la séance de Mesrine, je me suis calé un DVD qui lorgnait depuis un bon moment. C'est avec une certaine froideur que j'ai regardé l'objet en question. Cédant volontiers à l'ennui, parfois réveillé par de belles fulgurances. Mais totalement hermétique et dépassé par ce que le film disait. C'était pas le bon soir.

- Ce matin. Partant pour le métro, et sans roman à lire, je m'arrête pour acheter L'Equipe au kiosque du coin. Le mec écoute Jean Jacques Bourdin sur RMC. Je souris en imaginant la beauferie de mon vis à vis vendeur de papelard. Et puis il discute avec un mec. Un espèce de saoulard de base.

"T'as regardé alors le DVD de Blow Up que je t'ai passé ?
- Ouais, pas mal.
- Bon. Et puis faudra que je te passe mon coffret Anthony Quinn.
- Pas de souci Roger. Du moment que tu m'enregistres et que tu me passes Casanova. C'est jeudi, sur Arte. N'oublie pas!"

J'ai acheté L'Equipe. C'était moi le beauf.

- Je veux voir, avec Catherine D.

Petit événement mondain au Cinéma du Panthéon ce soir, invité par Mouches d'eau. Dans la file d'attente, on se retrouve derrière Christophe H. (cinéaste, réalisateur d'un film avec des chansons d'amour, d'un film avec ma mère et d'un autre avec 17 fois une cécile) et Jean Marc L. (critique aux inrocks). Petit cocktail très trendy avec Catherine D. en vedette. Et Bertrand B. aussi (réalisateur de la guerre).

Le film n'a rien à dire. Tout est chiqué. L'intention d'apporter une reflexion sur le regard est noble. Faire un film sur la guerre au Liban est évidemment nécessaire. Mais là il ne se passe rien. L'intention de mêler fiction et documentaire semble totalement vaine tant la partie fiction repose sur du vide (il faut être clair : la relation entre les deux personnages est absolument inexistante. ce qui fait que la scène finale, qui doit sonner le glas de leur relation, est à la limite du ridicule) et que la partie documentaire semble réduite à sa portion congrue (un moment vient surnager : lorsque que la caméra se fait moins lourde et qu'elle filme un chantier détruisant tous les vestiges de la destruction de Beyrouth en 2006).

Une petite vieille derrière moi à la fin du film : "Oh ça m'a rappelé Valse avec Bashir!"

Oui, ça se passe au même endroit. Mais la valse avait quelque chose à dire. Posait un vrai regard sur le lieu. Là, c'est du néant.

Aucun commentaire: