samedi 13 décembre 2008

Sad people




Les repérages ardennais ont commencé sur une note qu'on était loin d'imaginer.

La raison de notre venue était le conflit social qui agitait la liquidation de la sopal, à Givet. On monte sur une petite colline pour avoir une vue d'ensemble de la ville. Le soleil se couche et on voit une énorme fumée noire sortir des environs de l'usine. Sous cette immense cheminée qui domine toute la ville.

On a oublié les caméras. On repart fissa les chercher mais lorsqu'on a repris notre point de vue, plus grand chose.

Mais des idées se mettent en place et on commence à filmer. On va ensuite voir sur place. Spectacle de mort. Le conflit est terminé. Tout le monde lève le camp. On tombe sur un ouvrier particulièrement remonté qui s'arme d'un transpalette et qui s'évertue à massacrer porte et fenêtres de la devanture de l'usine.

On aurait été là plus tôt, on aurait suivi ces mecs dans leur combat, on aurait pu filmer. Là, on a pas vraiment osé. Je regrette qu'on ait pu saisir la force du moment. Le déchaînement pur contre le système qui écrase. Un baroud d'honneur sans aucun lendemain possible. Mais on l'aurait foutu dans la merde je pense.

Sur le développement du film en lui même, ça tatonne. Pour l'éventuel financement, la production ultra rapide de la chose nous coupe pas mal de choses. Va falloir faire preuve d'imagination.

Puis on regarde ce docu de France 2 sur la fin de l'activité métallurgique dans la vallée de la Meuse, juste à coté d'ici. Ou tous les méfaits du libéralisme outrancier sur une région entière. C'est peut être moi j'aurais aimé que le film s'intéresse plus aux choix de ces patrons de revendre leurs boites, de s'associer à des groupes voyous qui ne sont présents que pour faire cracher. Et qu'il s'intéresse également aux méfaits de la spéculation sur l'activité industrielle. C'est en dénonçant cela, en sensibilisant les gens aux méfaits de cette liberté financière totale que les choses progresseront. La crise financière a permis une réelle prise de conscience et le sommet post apocalypse aurait pu initier quelque chose. Mais tel le cygne chantant, Bush a désamorcé tout cela.

Wall St n'a pas fauté.

Bon, c'est chiant.

2 commentaires:

GM a dit…

Tu crois pas si bien dire : on a lu l'Ardennais après ton départ tout à l'heure et il y est écrit que le "vandalisme ternit l'issue du conflit", les syndicats condamnent, etc. On ne se serait pas servi des images.

GM a dit…

lol putain sardou...