jeudi 16 avril 2009

France can too.


Quand on met les moyens qu'il faut sur des gens de talent, bah ça peut faire des merveilles aussi.

Le film est largement à la hauteur des deux années d'attente.

Hazanavicius est un mec qui aime le cinéma et c'est en plus un mec très intelligent. Il construit la suite des aventures d'OSS non pas en écrivant un pur prolongement, en se basant uniquement sur le succès du premier, mais en utilisant son merveilleux personnage et le ton si particulier qu'il avait réussi à imposer. Et il peut aller encore plus loin grâce à cela. L'humour est fin et joue sur un nombre infini de registres.

Dans la production, c'est d'une très grande classe.

Dujardin prouve une fois de plus qu'il est le meilleur acteur de comédie en France à l'heure actuelle. Un visage chewing-gum, un tempo au poil au niveau de la blague, et un jeu physique à l'avenant. Monot va prendre la relève de Bejo dans les comédies romantiques françaises. Elle est magnifique. Le casting des seconds rôles est d'ailleurs à l'image du premier épisode : absolument nickel. Des gueules, des voix, qui parviennent à exister en trois minutes.

Quand on ne prend pas le spectateur pour un con, ça fait quand même du bien. Dans le paysage cinématographique de la comédie grand public française, on tient quand même là une sorte d'anomalie divine qui renvoie les prods prime-time à l'âge de pierre.

8 commentaires:

Nicolas Plaire a dit…

Mais complètement... OSS117 pour moi, c'est un miracle. Le truc qui parvient à réconcilier cinéma populaire dans le sens le plus noble et le plus respectueux du terme, avec une certaine exigence. Tu sens que Hazanavicius, c'est un artisan de l'image.

L'amour du morbier et du travail bien fait!

Georges a dit…

Quoi ? On prend pas le spectateur pour un con en plaçant un petit silence contrit après chaque sortie antisémite de Dujardin ? En montrant les Chinois comme une grande famille de clones qu'il est si facile de tuer en rigolant (imaginez la même scène - celle de la plage à l'arrivée au Brésil - mais avec un juif - le tollé, justifié) ? Film de merde, ouais. Trois gags drôles, pas plus.

Noony a dit…

Ce que tu appelles silence contrit, c'est du pur timing humoristique. Il me parait d'ailleurs totalement au poil, et ce sur l'ensemble du métrage. Les chinois ne me paraissent pas présentés comme une famille de clones (tu projettes peut être, je ne sais pas). Il y a simplement gag de répétition au niveau de la situation.

Qui es tu Georges?

Georges a dit…

Je suis Georges c'est tout, "timing" ne veut pas forcément dire réussi, et quant aux Chinois je répète qe dans un film qui moque les travers racistes du çéfran moyen, ça la fout mal de les traiter comme des cibles de foire, mettez des juifs à la place et demandez-vous ce que ça vous ferait...

Noony a dit…

Chacun voit la réussite à sa porte. Tu n'as pas ri, soit. Moi j'ai beaucoup ri. Et je ne pense pas être le seul.

Quant aux chinois, on les voit revenir régulièrement mais considérer qu'ils se font canarder comme s'ils étaient des clones débiles, c'est une projection que toi tu fais. C'est peut être là dessus que tu devrais t'interroger peut être?

Georges a dit…

Ah, parce que les Chinois de ce film ne se font pas canarder comme les clones qu'ils sont ? Et j'ai rêvé, peut-être, que les juifs avaient, eux, des conversations un peu plus élargies que "Je m'appelle Li ! Tu as tué mon oncle !" ?
Il se trouve que les juifs (comme les Arabes dans le précédent) forment un public potentiel pour ce film, et pas, ou en tout cas bien moins, les Chinois, d'où le mépris dans lequel on peut tenir ces derniers et le respect dû aux premiers (cf. toujours les petits silences après les conneries d'OSS qui sous-entendent "quel gros con").
Je n'ai pas projeté, j'ai simplement décrit. Toi, par contre, tu refoules sévère. A se demander ce que tu as vu dans ce film. Et à se demander pourquoi, n'ayant pas vu ce film, tu tiens absolument à écrire sur ton blog qu'il est super.

("Et je ne pense pas être le seul", me fait penser à "déjà un million de spectateurs en deux semaines", pas plus intelligent...)

Noony a dit…

C'est un ressort comique comme un autre (la répétition). Quant à en faire des clones qui se font dégommer, je le répète : je ne suis pas d'accord. T'en as qui mettent en place des plans pour le flinguer, sans se faire flinguer (justement). Par exemple celui qui saute de l'avion. Le personnage de la dignitaire chinoise de la première scène en est un autre. Ceux qui sont dans l'ascenseur encore un. Tu décris, et je suis partiellement d'accord avec toi, mais je n'y vois à aucun moment quelque chose de raciste ou de tendancieux.

Georges a dit…

Bon.