lundi 8 juin 2009

Le fil

Je touche à la fin de The Wire et je me rends compte à quel point la série est précieuse.

Finalement, y'a guère que cette saison 3 trop manichéenne, trop science fiction même, qui m'avait fait sortir. Les personnages se faisaient trop visibles, l'écriture trop sensée.

En fait, je n'aurai qu'un regret : que le focus annuel que fait la série tombe sur la presse dans cette cinquième et dernière saison. Car on sent tout l'insight des mecs qui bossent là dedans, cette envie profonde de montrer la beauté de leur job. Tout comme Simon le faisait sur les premières saisons avec la police. Le show ne met d'ailleurs même pas d'article défini devant police. Comme une sorte d'idéal quasi biblique.

Petit à petit, le show dévoile les différents pans de la vie citoyenne de Baltimore. Une saison pour la police, une pour le monde du travail et les syndicats, une autre pour la politique, une pour l'éducation et enfin une sur la presse. Et petit à petit, tout qui s'imbrique. Qui vient influencer l'un puis l'autre. Les persos qui reviennent pour un petit caméo. Quel plaisir d'ainsi revoir à des moments extrêmement éparses les personnages de cette saison 2 (la meilleure pour moi), sans se soucier du feuilletonant et en laissant totale latitude au spectateur pour l'imaginer justement. Les histoires d'amour se déroulent hors champ et lorsqu'on voit McNulty se miner et tromper Beadie, on l'imagine parfaitement à la maison alors qu'on ne l'a pas vue depuis 3 ans. Et au fur et à mesure de la progression de ces imbrications, le système qui perdure dans son mal être, gangréné par la corruption.

La série n'est évidemment pas tendre avec le système américain, capable de la plus grande excellence comme de la plus grande pourriture dans ses fleurons affichés (le système démocratique, la presse). La noirceur est de plus en plus dure et à 3 épisodes de la fin, j'ai peur pour à peu près tout le monde.

C'est probablement que Simon et Burns ont réussi leur coup.

Aucun commentaire: