samedi 4 octobre 2008

In Dien Bien Phu we lose!




- Appaloosa

Le prototype du film qui ne sert à rien. Qu'Ed Harris veuille faire un western est une volonté qui se respecte. Mais qu'il se place sous le haut patronnage d'Eastwood (le film rappelle Impitoyable à bien des égards, notamment cette scène des toilettes, complètement pompée... après, je suis bien d'accord que c'est très différent dans le fond) le place d'emblée dans une lignée que le film n'assume absolument pas. Tout est cliché dans le film, de l'intrigue générale au traitement de la relation entre les deux héros.

Dans la gestion de la rythmique, ça me parait assez désastreux. Le film créé des espèces de petites boucles internes qui permettent de faire avancer superficiellement l'intrigue. Je pense notamment à toute cette séquence avec les indiens qui ne tient absolument pas debout (mais qui offre le plus beau plan du film: le cadreur lâche enfin son trépied et prend sa cam à l'épaule pour aller shooter une rangée d'indiens sur leurs chevaux, attendant gentiment Viggo Mortensen).

Dans la structure générale, pareil : le film ne sait pas finir. Une fois les gros enjeux évacués, on en remet une tartine.

Et tout ça pour Zellweger. Qui ne rime absolument à rien. Physiquement (mode "ballon prêt à éclater"). Et dans le jeu (mode "je me suis enrhumé").

Et puis le film ne dit strictement rien. Même pas sur le western.

- De la guerre

Mon premier Bonello.

Et comme dirait l'ami Liam "J'ai rien demandé à personne". Pas grand chose à dire si ce n'est que c'est beaucoup trop théorique pour moi. On ne laisse pas vraiment d'accroche au spectateur qui doit faire avec les moyens du bord (mode "Paul Henri Mathieu face à Rafael Nadal") et qui subit vraiment la plupart du temps. Y'a des choses totalement terrassantes (la danse dans la forêt, le solo du guitare dissonant...) et des choses totalement désarmantes (le trip Apocalypse Now).

La présence d'Aurore Clément au générique du film est la deuxième accroche à Coppola.

Ca m'a d'ailleurs fait penser à cette scène que tout le monde déteste mais que j'adore dans la version redux du film :



Ou comment apporter une dimension politique supplémentaire à cette chose immense qu'est déjà le film. Et de l'humour!

- Entre les murs

J'aime bien. Je ne vois pas comment on peut y voir du racisme.

- Demain, dernier jour de tournage. Ca va faire du bien une fois que ce sera fini.

- Week end particulièrement non constructif. Beaucoup de temps perdu à lire des choses. Des scénarios pas très bons, un bouquin écrit par Houellebecq et BHL qui me parait d'un inintérêt le plus profond. J'ai donc continué mon exploration de Faulkner. Ca me parait plus sain.

1 commentaire:

Joachim a dit…

Moi aussi, j'aime beaucoup cette séquence d'Apocalypse Now et il est possible qu'elle soit un vague hommage à "India Song" de Duras, d'ailleurs (pas tellement dans les dialogues, mais dans l'ambiance, la scénographie du lieu).
Quant au Bonello, c'est quand même pas son meilleur, même s'il y a des fragments parfois inspirés (les jeux de lumière dans la forêt, la scène dans le magasin de disques). C'est un peu la même chose qu'Honoré, cette surenchère citationnelle absolument inutile (et ratée d'avance) qui au fond ne parle que de la vanité d'un cinéaste à vouloir égaler ses pères (ou n'ose pas tuer le père).