lundi 13 octobre 2008

Thunderstruck




Il y a des aléas de la programmation qui peuvent faire très mal.

Sont sortis mercredi dernier deux films totalement différents: La Frontière de l'aube, de Philippe Garrel, et Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen.

Dans ma résidence secondaire, le mk2 Quai de Seine, il y a la population qu'on connait. C'est Télérama sous le coude obligatoire en entrant dans la salle. A la limite, Positif. Donc c'est évidemment surblindé pour le film d'Allen, régulièrement complet depuis 4 jours. Et comme il débute juste avant le Garrel, les malheureux se rabattent sur lui.

Ce qui fait qu'hier soir, c'était complet aussi pour La Frontière de l'aube. Mais pas avec le bon public.

Le film est doté d'une sensibilité très naïve, touchante certes, mais souvent désarmante. Notamment lorsque le film bascule dans le fantastique. A ce moment là, le public est souvent plié en deux. Peut être parce que l'effet est un peu cheap et qu'il peut paraitre ridicule. Mais je pense aussi parce que le film est dérangeant pour ce public. Garrel raconte l'histoire d'un amour fou, un amour duquel on ne se sépare pas et qui fait rejeter le bonheur bourgeois, engoncé dans le carcan social et sociétal. Ce carcan dans lequel mes voisins étaient totalement bloqués. Incapables qu'ils étaient d'ouvrir leurs sharkras. Les miens se sont un peu ouverts depuis ma dernière expérience avec Garrel puisque la projection des Amants Réguliers avait été pour moi d'une rare torture. Ici, il y a quelque chose de plus simple, de plus fugace et de moins ampoulé. Il y a toujours ces cuts et ces fondus à l'iris qui entrecoupent des scènes parfois ennuyeuses, souvent étonnantes.

Mais aussi des fulgurances de mise en scène absolument splendides. Lorsque Garrel se laisse aller justement et qu'il sort de ces cuts. Les plans séquences sont à ce titre très marquants. Garrel joue avec les cadres et parvient à tout dire avec une simple rotation de caméra. Un léger recadrage sur un miroir. Un minuscule travelling qui fait entrer un autre personnage dans le champ et c'est toute l'émotion, tous les enjeux de la scène qui apparaissent.

Et puis il y a Laura Smet. Stellaire. Et mon pote Gregory Gadebois. Et une photo N&B splendide.

Le film est fragile en tout cas.


- Ma place pour AC/DC est réservée.

- J'ai fini ce déménagement horrible. Je suis donc retourné dans le foyer familial le temps que mes travaux soient finis. Ca devrait le faire à l'arrivée.

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