C'est alcoolisé de l'enterrement de vie de garçon du directeur financier d'une boite bien connue de Tax Shelter Belge que j'écris cet article. Je le dénonce. Je me dénonce. Ca faisait bien longtemps que je n'étais pas allé du coté de la rue Saint Denis. C'est fou comme Paris peut encore me surprendre et regorger de quartiers étonnant. Celui ci en est un: que de clodos, de prostituées, de vie! Un mec engueulait sa nana depuis la rue (elle était à la fenêtre) et la traitait de petite merde et de grosse salope (la merde est moche quand elle est petite et la salope méchante lorsqu'elle est grosse). Il lui promettait que toute sa vie, il la pourchasserait. Il a avoué à des clients du bar dans lequel j'étais qu'il l'avait "baisée deux fois". Hum.
Mais je suis surtout retourné dans un endroit étonnant aujourd'hui. Comme je l'avais écrit dans le précédent article, je joue un rôle dans le film de l'ami de "mouches d'eau" et je suis donc allé sur le lieu de tournage. Le Lac Daumesnil.
Dès mon arrivée, il est évident pour moi que je connais cet endroit et que je n'y suis pas retourné depuis longtemps. Puis vient une perspective devant mes yeux. Des saules qui lèchent l'eau. Un pont tout au fond. Et le lac. Cette perspective, je la connais. Je ne l'ai pas vue depuis 21 ans. Hiver 86/87. Ma petite soeur est sur le point de naitre et avec mes parents et mon petit frère de 3 ans 1/2, nous allons sur le lac Daumesnil pour observer quelque chose de rarissime: le lac est gelé et on peut traverser à pieds. En cet hiver record, il y a presque 1 mètre de glace tout autour de l'île et on est pas obligé de payer 50 balles pour prendre une barque et traverser comme des cons. J'ai une cagoule rouge. Mon frère une cagoule bleue. Nous montons sur la glace et faisons des glissades avec des dizaines d'autres enfants. Les gens sourient. Le paysage est blanc et brumeux.
J'ai fouillé dans les archives familiales pour voir les photos qui existent. Il y en a 2 et font remonter tout le reste. Mon visage de jeune enfant ravi, ce moment de pure joie, d'innocence incarnée. Les canards.
21 années sont passées et pourtant je m'en souviens comme si c'était la veille. Aujourd'hui, cette perspective n'a pas changée mais tout est verdoyant et il faisait beau. Je ne pense pas que ce lac sera de nouveau gelé un jour et je doute que des enfants puissent profiter de cette journée de bonheur que j'avais vécue (même l'attaque de cygnes affamés reste un grand souvenir). A l'époque, ma problématique était: "vais je glisser sur les genoux ou sur les pieds, debout, comme un grand?", alors qu'aujourd'hui, je marie mes potes tout cet été. J'ai cogité dans le noctilien. Et j'ai eu envie de faire des films d'horreur dans la garrigue.
Mais la journée fut tout de même bonne. L'ambiance sur le tournage est excellente et j'ai pu faire la connaissance d'une nouvelle lectrice de UGC. J'espère que le film va donner quelque chose.
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5 commentaires:
Je VEUX voir ces photos.
Très beau texte.
Khan: il faut que je les scanne. Et j'ai pas de scanner.
Yannick: Merci :)
Yeah garrigue.
j'en profite pour te rerereremercier !
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