mardi 23 septembre 2008

Tout en peuplant sa solitude




- Weeds saison 4.

La période de transition (les 3 premiers épisodes) est abyssalement nulle. On sent la galère qu'a du être pour les scénaristes le changement de lieu, le changement de rythme, le déracinement. Mais une fois que ça s'installe, ça reprend de belle façon. Il y a une belle mélancolie qui s'empare de Nancy lorsqu'elle prend (enfin) conscience des ravages de son attitude sur ses proches. La série va chercher des sujets rares et prend un certain recul sur son personnage (l'inceste, la position de carnassière d'hommes qu'elle a en tant que seul personnage de sexe féminin d'envergure dans la série).

Le déplacement sur la frontière mexicaine permet d'aborder d'autres thématiques dans le cadre. Lorsque la série était à Agrestic, c'était le dézingage des banlieues américaines. Là, c'est plus général sur la société de manière générale. L'hypocrisie autour de la frontière, les rednecks, l'immigration clandestine, les traffics... C'est pas non plus d'une profondeur folle mais il y a dans les dialogues quelque chose d'assez percutant.

Et puis c'est surtout très drôle. Et très sexy.

- Parlez moi de la pluie, de Jaoui.

Quel effet avait produit sur moi Le Gout des autres? Pas vraiment de souvenir. Mais ça avait tout de même plus d'envergure que ce gros bubble gum de pas grand chose. De quoi parle le film ? Que veut il dire ? Quelle est son ambition ?

Il y a une certaine sympathie dans les dialogues et l'aspect comédie "très écrite" (dans une veine assez Allenienne en termes de rythme... le générique est d'ailleurs totalement dans la veine du binoclard) peut plaire. Mais si on va au delà, c'est supra plat. C'est du gros rien. Et si c'est quelque chose, c'est redite par rapport aux films portés par Bacri/Jaoui. L'écriture est finalement vachement dans la pose, surtout quand le film tente d'apporter du fond. Et puis cette volonté d'être cool "on fume des joints et ça nous pose pas de problème". Le public télérama du mk2 quai de Seine a savouré comme rarement.

Debbouze s'impose par contre comme un superbe acteur. Il a dans ce film une envergure que je ne lui connaissais pas : autant dans la gestion de la comédie (sens du timing) que dans les phases plus sérieuses. Le film est d'ailleurs pas mal porté par ses seconds rôles (Jaoui est en roue libre, toujours dans sa moue habituelle).

Est ce que le film fait un hommage à Dogville pendant la scène du baptême ?

Plus d'infos sur ce film

3 commentaires:

Yannick Vély a dit…

Rhaaa Dogville

Noony a dit…

Oui, à chaque fois que je revois des images du film, je frissonne.

Par contre le Jaoui, quand j'y repense... :(

Arnotte a dit…

Dogville, j'ai le DVD mais je ne l'ai jamais revu depuis la première fois, un choc, en salles. Bientôt!

"Les Passantes" est un chef-d'oeuvre. Merci.